16e assemblée générale du SCEAM : un plan stratégique quinquennal pour la paix en Afrique

Lundi 15 Juillet 2013 - 20:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Les Africains ont été exhortés à s’engager dans le combat pour un ordre juste où chacun peut jouir des droits liés à sa dignité humaine dans tous les domaines de la vie

La seizième assemblée plénière du Symposium des Conférences épiscopales d'Afrique et Madagascar (SCEAM) a clos ses travaux, ce 15 juillet, au stade des Martyrs de Kinshasa, par une grande messe ouverte à tous les chrétiens de la capitale. « L’Église famille de Dieu en Afrique au service de la réconciliation, la justice et la paix », telle est la thématique qui a prévalu lors de ces assises ponctuées depuis leur ouverture, le 9 juillet, par des interventions pertinentes et enrichissantes. Pour les participants, il était question d’arrêter de nouvelles orientations pastorales en vue de la réconciliation à travers l’évangile.

C’est dans ce cadre qu’il faudrait situer l’adoption d’un plan stratégique quinquennal 2013-2018 reprenant les différentes actions que le corps pastoral entend poser pendant cette période, en vue de pousser à l’éclosion spirituelle les sociétés africaines. Le projet touche aussi bien la gouvernance que le bien commun et les transitions démocratiques en Afrique. En clair, les évêques catholiques ont pris l’option de refonder l’Afrique sur des nouvelles bases de justice, de paix et de réconciliation, gages de son développement. Les situations en RDC avec la guerre de l’Est, en Égypte, au Sud-Soudan, en Tunisie, au Mali ainsi que dans les pays de la Corne de l’Afrique ont été passées au peigne fin pendant ces assises avec, à la clé, des recommandations claires adressées à chaque Conférence épiscopale nationale.

Pour le cas de la guerre récurrente de l’Est de la RDC, le SCEAM a réitéré son engagement à mettre fin à cette situation qui n’a que trop duré. Il s’engage à poser des actes forts à travers des interventions ciblées si nécessaire. « Les évêques ne peuvent pas se taire devant ce drame qui semble être oublié », a déclaré l’abbé Léonard Santedi de Kinshasa. Tout en condamnant énergiquement tous ceux qui sont impliqués dans cette aventure belliqueuse et tous les soutiens des groupes armés, exhortation a été faite à tous les acteurs de l’imbroglio de l’Est « à travailler définitivement pour la paix en RDC ». Les uns et les autres (y compris les Nations unies, l’Union européenne, l’Union africaine et les gouvernements des pays concernés) ont été invités à faire preuve d’amour et d’altruisme pour éradiquer définitivement ce fléau qui plane sur l’ex-Kivu. La sensibilisation sera l'un des axes stratégiques que comptent capitaliser les évêques africains pour atteindre leurs objectifs. Pour le cas de la RDC, un appel a été lancé notamment aux Conférences épiscopales du Rwanda et de l’Ouganda, en vue de sensibiliser leurs décideurs politiques respectifs pour le retour d’une paix durable en RDC.

Sur la même lancée, les évêques africains ont stigmatisé cette tendance à l’égoïsme et à l’appropriation du pouvoir absolu dont se prévalent les dirigeants africains, faisant ainsi fi de la misère de leurs peuples. Ils invitent, par conséquent, les peuples et les Nations « à s’engager urgemment dans le combat pour un ordre juste où chacun peut jouir des droits liés à sa dignité humaine dans tous les domaines de la vie ». 

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Les évêques participant au Symposium de Kinshasa/Photo Droits tiers