2è tour des législatives. Rendez-vous pris pour le 30 juillet

Samedi 22 Juillet 2017 - 19:42

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Pour voir un peu plus clair dans la configuration de la future Assemblée Nationale, et les rapports de forces sur l’échiquier national, il faut sans doute attendre les résultats du deuxième tour des élections législatives fixé au 30 juillet. Les quatre-vingt-quatorze candidats en ballotage ont une semaine, depuis vendredi minuit, pour à nouveau séduire les électeurs et espérer l’emporter définitivement à cette occasion.

Toujours est-il que le Parti congolais du travail (PCT) et ses alliés se sont adjugé, pour ce premier tour un nombre important de sièges (70 à lui tout seul), entre un, deux et trois sièges pour le Club 2002-PUR, le MAR, le RC, l’UMP, l’UFD, et bien d’autres qui préfigure une majorité absolue au soir du 30 juillet.

De nombreux candidats qui se sont présentés sous le label « indépendant » ont aussi tiré leur épingle du jeu, parmi eux sept sont des proches de l’ancien ministre Guy-Brice Parfait Kolélas qui a fait le plein de ses voix au sud de Brazzaville et dans le Pool. Peu avant la publication des résultats officiels, dans un communiqué signé le 20 juillet, il exprimait à la fois une certaine impatience, mais le propos frisait des menaces à peine voilées. Il disait en effet déjà prendre à témoin l’opinion nationale et internationale sur les conséquences qu’entraîneraient d’après lui toute manipulation frauduleuse des résultats. Cette déclaration a étonné plus d’un observateur dans la mesure où elle inscrit le débat électoral dans une arène éternelle de suspicions et projette du Congo l’image d’un pays où tout contentieux électoral, s’il a lieu, devait se terminer par « des conséquences déplorables ».

Il est des choses qu’il faut noter à l’actif des partis ayant pris part aux derniers scrutins : le fait pour certains d’entre eux, malgré leur petite taille apparente, d’avoir brisé le repli sur soi qui les a toujours caractérisés. Le PULP de Médard Moussodia, naguère cantonné à Moungali, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville où il est en ballotage, a fait un saut dans la Likouala où son candidat est lui aussi en ballotage à Impfondo, la DRD d’Hellot Matson Mampouya dont les emprises semblaient dans le Pool depuis sa création est en ballotage à Djambala (Plateaux) et à Moungoundou Nord (Niari), l’UMP de Digne Elvis Tsalissan Okombi a gagné à Ngo (Plateaux), chez lui pourrait-on dire, mais aussi à Yaya, dans le Niari.

Qu’en est-il des grands partis ? La principale formation de l’opposition, l’Upads se contente pour l’heure de trois élus et espère gagner les sièges dans lesquels les ballotages ne sont pas tous en sa faveur. Le MCDDI pas bien loti devra batailler fort pour gagner son unique ballotage « défavorable » à Moungoundou-Sud (Niari).

Un baroud d’honneur tout de même pour certains ministres en poste, sinon la plupart qui semblent n’avoir pas eu de peine à convaincre leurs électeurs. Trois d’entre eux, mais aussi quelques figures emblématiques du Parlement sont pour certains recalés ou en ballotage parfois « difficile » dans leurs circonscriptions habituelles.

Au terme de ce premier round, si les recours en annulation abondent auprès du juge du contentieux électoral, il y aurait à redire sur les mécanismes d’organisation qui, comme chacun sait, sont perfectibles sans fin. Si tel n’est pas le cas, cela pourrait renseigner sur les progrès accomplis, mais en tout état de cause, la meilleure façon de contester les résultats d’une élection serait de s’abstenir d’être juge et partie. La démocratie gagnerait en éducation, et le champ politique congolais, traversé par tant de suspicions s’en porterait mieux.

Gankama N'Siah

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