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60 ans d'indépendance !

Mercredi 5 Août 2020 - 15:53

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Sans flamboyance, mais non sans intensité commémorative, la République du Congo célébrera, le 15 août prochain, les 60 ans de son indépendance. La sobriété qu’exigent en cette circonstance les mesures sanitaires contre la Covid-19 conduit à vivre l’événement comme une conjonction entre le passé, trace instructrice de notre présent, et l’actualité qui nous impose une symbolique pleine de signification et, donc, de saines ambitions.

Au seuil d’une telle célébration, comment ne pas penser à celles et ceux qui portèrent à cœur la lutte pour notre indépendance, payant de leurs vies les idéaux de liberté et de souveraineté, d’unité nationale et de progrès continuel ? Mené également en d’autres pays, ce combat connut un aboutissement qui ouvrit à l’Afrique les chemins d’une longue marche. Rien que pour ce mois d’août, on peut citer le Bénin, le Niger, Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Tchad, la République centrafricaine et le Gabon qui, eux-aussi, totalisent les six décennies de leur souveraineté.

Tout au long de cette marche, chaque Etat a trouvé en ses propres acteurs les figures tutélaires qui ont incarné ses aspirations. Les trajectoires suivies par notre pays sont donc le fruit de ses certitudes, de ses responsabilités assumées, mais aussi de ses luttes internes. 60 ans après, on lit et écoute d’innombrables écrits et récits qui font de ce tournant le réservoir inépuisable de la construction d’un Etat.

Notons : 28 novembre 1958, proclamation de la République du Congo ; 15 août 1960, proclamation de l’indépendance. Historiens et politiques s’y réfèrent comme on trace une généalogie, étape par étape. Et la création artistique ne fut pas en reste. En effet, les sonorités musicales offertes, à l’occasion, habitent toujours notre mémoire. En la matière, l’héritage légué par l’immense Jean-Serge Essous résonne encore en harmoniques de jubilation et de programmation : « Tongo etani na mokoli ya Congo, Congo molili esili (…) Sik’oyo ebongi tobongisa, makambo okati ya mboka ».

A l’évidence, l’état du monde a changé depuis 60 ans. Les positionnements qui ont cristallisé notre pays dans le concert des nations ont, aujourd’hui, une autre configuration. Et les attributs de la souveraineté tant clamée se monnaient dans une interdépendance régionale et internationale qui est le corollaire de la mondialisation. Dans cet élan, grâce à l’action d’un grand témoin de l’histoire, le président Denis Sassou N’Guesso, la place du Congo est reconnue, consolidée et souvent sollicitée. Elle est la reconnaissance d’une volonté de participer à la marche du monde en y apportant ce que notre histoire a constitué comme expériences acquises et leçons retenues.

L’entreprise de construction d’une nation n’est donc jamais accomplie en 60 ans. Mais elle est portée à un niveau de considération qui pose, pierre après pierre, le projet d’édification commune avec la participation de ses filles et fils. Cette dynamique ne doit pas s’arrêter ; bien au contraire, elle doit s’amplifier en dépit des conjonctures parfois difficiles, même après 60 ans.

 

 

Bélinda Ayessa

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Édition Quotidienne (DB)

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