68e assemblée générale de l’ONU : Joseph Kabila exige un traitement égal des États membres

Mercredi 25 Septembre 2013 - 19:00

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S’adressant le 25 septembre à la communauté des Nations, le président de la République a affirmé haut et fort la détermination de son pays à s’acquitter de tous les engagements souscrits dans le cadre de l’Accord-cadre conclu en février par les États de la région des Grands lacs.

S’exprimant mercredi du haut de la tribune de la 68e session de l’assemblée générale des Nations unies, Joseph Kabila a fait entendre la voix de la RDC, victime d’une guerre injuste imposée par les « forces du mal » au mépris des principes fondamentaux qui régulent la société des Nations. Pour la énième fois, le président de la République a condamné cette agression qui tend à annihiler les efforts de développement amorcés de l’intérieur. En ce moment où il est question de poser les bases du développement de l’après 2015 conformément à l’idéal du progrès prôné par les Nations unies, Joseph Kabila a attiré l’attention sur le non-respect par certains membres de la communauté internationale des règles qui fondent les relations internationales.

Les conséquences qui résultent de cette déviation, a-t-il ajouté, sont multiples et vont des atteintes à la paix aux conflits meurtriers en passant par la pauvreté, la crise alimentaire, la résurgence des endémies et la destruction des écosystèmes. Tout en s’inscrivant dans la dynamique de développement, la RDC, pays à biodiversité exceptionnelle, s’attelle à mettre en œuvre les recommandations issues du document final de la conférence des Nations unies sur le développement durable, a rappelé Joseph Kabila. Parlant des changements climatiques qui constituent une menace pour l’homme et particulièrement pour les populations vulnérables de l’Afrique et des États insulaires, Joseph Kabila a martelé sur la responsabilité des États vis-à-vis de leurs populations, celle de contribuer d’en limiter l’impact. Consciente de cet état des choses, la RDC, a-t-il déclaré, s’est imposée « de gérer ses ressources nationales avec le souci de l’avenir ». C’est dans cette optique, a ajouté Joseph Kabila, que s’inscrit la politique de gestion des écosystèmes forestiers congolais. En guise d’illustration, il a cité le cas du projet Grand Inga censé produire suffisamment d’électricité destinée à près de la moitié du continent africain.

Aucun développement sans paix

Toutefois, a nuancé Joseph Kabila, « sans paix, aucun projet n’est envisageable ». Sans un minimum de conditions de sécurité des personnes et de leurs biens, a-t-il ajouté, tout développement est hypothétique. Ce qui lui a permis d’atterrir sur le dossier d’agression extérieur dont la RDC est présentement victime. « Cela est inadmissible que la rupture de la paix soit le fait d’une agression. C’est la triste histoire de la RDC », a-t-il déclaré. Et Kabila de rappeler à la mémoire collective que les déboires actuels des populations de l’est de la RDC remontent du temps où elles avaient accordé leur hospitalité en accueillant sur le territoire congolais des refugiés originaires du Rwanda.

S’attardant longuement sur les dernières attaques à la bombe dont la ville de Goma a été l’objet, Joseph Kabila a déclaré que l’ampleur d’une telle tragédie n’a d’égal dans l’histoire de l’humanité et ne peut laisser cette dernière indifférente. Et le président de la RDC de s’interroger de ce qui restera du droit international  humanitaire « si accueillir des réfugiés en détresse devrait désormais être considéré suffisant pour justifier le déclenchement d’une guerre ». Les récents bombardements de Goma, a-t-il dit, sont inadmissibles pour autant que le gouvernement de la RDC était en train d’exécuter la feuille de route fixée dans l’Accord-cadre conclu à Addis-Abeba en ce compris les pourparlers en cours à Kampala avec le M23. Dans cette optique, Joseph Kabila a affirmé haut et fort la détermination de son pays à s’acquitter de tous les engagements souscrits dans le cadre de cet accord.

Plusieurs actes ont déjà été posés dans ce sens dont la mise en œuvre du mécanisme national de suivi dudit Accord, l’accélération de la réforme du secteur de la sécurité (armée, police et justice), la décentralisation, la restructuration de la Céni, la reforme de la gestion des finances publiques, la tenue des concertations nationales etc. Pour Joseph Kabila, l’avènement d’une paix durable à l’est de la RDC et, partant, de l’ensemble de la région des Grands lacs dépend de deux conditions majeures : la fin de l’impunité sous toutes ses formes d’une part et la mise en œuvre par les autres signataires de l’Accord cadre signé en février dernier à Addis-Abeba des engagements qui leur incombent au terme dudit accord.

L’occasion était également belle pour Joseph Kabila de lancer un appel pressant à l’ONU afin qu’il traite désormais tous les États membres avec la même rigueur et d’exiger de chacun d’eux le strict respect des principes de la Charte des Nations unies. Il a par ailleurs recommandé à l’organisation mondiale de ne pas seulement se limiter aux dénonciations mais surtout de sanctionner les États membres qui violent de manière délibérée cet instrument juridique international surtout si le viol est établi en fait et en droit.                                       

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Joseph Kabila du haut de la tribune des Nations unies