8 mars 2015 : les Congolaises notent des avancées dans leur lutte pour l’émancipation

Samedi 7 Mars 2015 - 7:38

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Le Centre de promotion de la femme en politique (CPFP) que dirige la ministre Émilienne Raoul a organisé, le 5 mars à Brazzaville, une causerie-débat sur l’évaluation des recommandations de la conférence de Beijing, vingt ans après. Cette activité a regroupé les femmes de tous les horizons sociaux.

Dans sa leçon inaugurale, la présidente du CPFP a relevé que le plaidoyer que sa structure mène depuis plusieurs années est en train de porter des fruits. En témoigne, a-t-elle renchéri, la prise en compte dans la nouvelle loi électorale de la représentativité des femmes qui est passée de 15 % à 30 % pour les élections législatives et sénatoriales et de 20% à 30 % aux consultations locales.

Elle a rappelé, par ailleurs, aux femmes que deux points importants de leur plaidoyer n’ont pas encore été acceptés par le gouvernement, à savoir la prise en compte des dispositions sur le positionnement des femmes sur les listes des candidats et les sanctions qu’encourent les partis politiques qui n’observeraient pas ces prescriptions.

« Vous avez un point commun qui vous caractérise, c’est la compétition. La compétition sous certains aspects, c’est pour obtenir une récompense ou un avantage. Mais pour vous, c’est pour obtenir, pour les unes une connaissance politique à représenter les populations et défendre leurs intérêts, pour les autres une reconnaissance académique à mettre au service des autres par la recherche. Quelle que soit notre appartenance politique, ou le domaine professionnel dans lequel nous évoluons, la compétition s’impose à nous tous car elle est au cœur de toutes les activités pour désigner la place que chacun, chacune doit occuper dans la société », a-t-elle déclaré.

                    Deux exposés présentés pour la circonstance

  Les deux exposés qui ont suivi la leçon inaugurale ont porté sur « les performances des femmes aux élections locales de 2014 », présenté par Raphael Ekolobongo et « Leadership féminin à l’université Marien-Ngouabi de Brazzaville », par Scholastique Diazinga.

Le premier conférencier a déclaré que la moisson n’était pas bonne pour les femmes, à l’issue de cette consultation électorale. Sur 860 conseillers départementaux et municipaux que compte le Congo, il y a seulement 123 femmes. De plus, elles ne sont pas nombreuses au niveau des bureaux exécutifs des conseils départementaux et municipaux. Par contre, a-t-il dit, on a noté un engouement des femmes à se porter candidates. Raphael Ekolobongo s’est réjoui de l’intérêt que la femme congolaise commence à accorder  à la politique. C’est l’une des missions du CPFP, a-t-il déclaré.

De son côté, Scholastique Diazinga a noté qu’il y a, à l’université Marien-Ngouabi, trois catégories de femmes, à savoir les étudiantes, les enseignantes et le personnel administratif. Elle a relevé qu’il y a une faible représentativité des filles au niveau des études supérieures. Le nombre des filles, a-t-elle déclaré, se réduit au fur et à mesure que l’on passe d’un cycle scolaire à un autre.

 De nombreux facteurs, a-t-elle, renchéri, sont à l’origine de cet état de fait, entre autres le manque de soutien matériel et financier face aux besoins de la vie estudiantine et le manque d’informations sur les carrières et les nouvelles spécialités scientifiques et technologiques.

En outre, elle a relevé que l’on constate un grand effectif des étudiantes au niveau des formations scientifiques et techniques et dans les études de médecine dans toutes les spécialités. Scholastique Diazinga a indiqué que sur  440 femmes que compte l’université Marien-Ngouabi, 86 sont des enseignantes et 354 sont dans les services administratifs. « Comme vous pouvez le constater, le nombre de femmes est toujours en dessous de ceux des hommes. Nous invitons ainsi les femmes à un plus d’efforts et du sursaut pour réduire cet écart. C’est l’un des combats du Centre de promotion de la femme en politique », a-t-elle déclaré   

 

 

Roger Ngombé

Légendes et crédits photo : 

Emilienne Raoul et Scholastique Diazinga