8 mars 2015 : trois questions à Joseline Sylvie Hambye...

Samedi 7 Mars 2015 - 12:52

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, les Dépêches de Brazzaville ont interviewé Joseline Sylvie Hambye, née Loulendot, fondatrice et présidente de l’association « Chaque enfant est un amour » (CEEA).

 

Joseline Sylvie Hambye, née LoulendotDépêches de Brazzaville (LDB) : À qui sont dédiées les actions de votre association ?

Sylvie Loulendot (SL) : L’association CEEA est régie par la loi de juillet 1901 et revêt un caractère international. Elle entreprend des actions multiculturelles en faveur des enfants, des jeunes et des familles du Congo-Brazzaville en France, élargies cependant à d’autres familles de diverses origines domiciliées en France. Nous proposons des activités ouvertes à tous : école de football ludique à Cergy, dans la région parisienne ; cours de français à Paris ; sorties d’intérêt culturel ou intellectuel. Et nous allons jusqu’à offrir des colis alimentaires dans le Vexin français.

DB : Existe-t-il une inter-culturalité dans l’éducation entre le Congo et la France ?

SL : Étant donné les liens tissés entre le Congo et la France par l’histoire, les Congolais ont plutôt tendance à porter leur choix sur la France comme terre de migration. Par la suite se pose l’épineux problème de l’intégration en France où résident des personnes d’origine et de culture très diverses. En tant que femme et responsable associatif, sans tenir des statistiques prohibées en France, je peux constater sur le terrain que ces communautés venues d’ailleurs apportent beaucoup de richesse à la culture dite de souche. Il en résulte que des processus relationnels et groupaux se développent. C’est une manière subtile d’élargir la famille au-delà des liens de sang et de soutenir ainsi des groupes dans lesquels les personnes se lient et se sentent bien. De ce point de vue, au sein de nombreuses familles congolaises, l’inter-culturalité existe entre le Congo et la France. J’ajouterai même que plusieurs d’entre elles sont des modèles à suivre, notamment pour leur réussite dans le difficile domaine de l’éducation des enfants. 

DB : Comment conciliez-vous votre vie professionnelle, la vie associative et votre ménage ?

SL : Dans tout ce que j’entreprends, l’amour est le dénominateur commun, aussi bien avec mon mari, mes enfants, ma profession qu’avec l’association, mes amis, nos adhérents et nos partenaires. J’aime mon mari et sa manière de me considérer en tant que femme. Ensemble, nous formons une équipe dans laquelle je peux m’exprimer sans limite. Alors je profite de ce bonheur. Puis j’ai décidé de devenir mère et j’ai, d’emblée, aimé mes enfants que j’éduque selon la vision commune de notre couple, de ce qui nous semble être la « bonne éducation ». Chacun ayant sa propre vision de ce terme en l’absence de mode d’emploi valable pour tous les parents en ce domaine. La France a mis à disposition des jeunes des activités artistiques, sportives et culturelle, cela implique que je doive libérer du temps, en plus de mon travail et de mes responsabilités associatives, pour les conduire en ces lieux d’activités en plus des trajets scolaires quotidiens. Mais j’ai fait un choix que je suppose gagnant parce qu’il vaut mieux savoir son  enfant dans une salle de conservatoire de musique ou de danse après l’école plutôt qu’au pied des immeubles à ne rien faire. Ça demande de l’investissement, mais les enfants, adultes en devenir, devraient être la priorité dans toutes les familles. 

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Joseline Sylvie Hambye, née Loulendot Crédit photo : sans