8-Mars : la fondation Aide et Solidarité célèbre l’évènement avec les femmes détenues à la maison d’arrêt de Brazzaville

Vendredi 7 Mars 2014 - 18:00

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L’ONG présidée par Serges Bouya a sensibilisé, le 7 mars, une vingtaine de femmes incarcérées à la maison d’arrêt de Brazzaville avant de leur offrir des vivres et non-vivres. La délégation était conduite par la secrétaire générale de la fondation, Bienvenue Gertrude Hobain-Mongo

L’humanité célèbre le 8 mars de chaque année la Journée internationale de la femme. Cette année, l’évènement est placé sous le thème : « Égalité pour les femmes : c’est le progrès pour toutes et tous ». En relation avec cette thématique évocatrice, la fondation Aide et solidarité a organisé cette rencontre pour rappeler aux femmes détenues qu’elles ont aussi des droits et devoirs. « Nous avons choisi cette catégorie de personnes parce que physiquement, elles ont perdu quelque chose dans leur dignité : elles ne peuvent plus se mouvoir étant donné qu’elles sont là, fixées à la maison d’arrêt. Nous avons pensé que par rapport à ce thème, il fallait venir ici pour célébrer cette journée avec les femmes détenues. C’est juste pour leur rappeler que le fait d’être incarcérées ne signifie pas qu’elles n’ont plus de droits : ce sont des humains, elles ont un droit vis-à-vis de l’État et l’État a aussi un droit à leur égard », a expliqué la secrétaire générale.

Médecin de la fondation, le Dr Carmel Miembanzila Matoko a rappelé aux détenues que certaines personnes pensent que lorsqu’on est incarcéré, on n’a plus de droits, mais seulement des devoirs, alors que ce n’est pas le cas. « Nous sommes venus vous rappeler que vous avez des droits : droit à la vie, droit à liberté qui est restreinte pour vous par rapport au motif qui vous a amené ici, mais cela ne veut pas dire que vous perdez les autres droits. Vous avez aussi droit à la santé, à l’éducation. Vous avez également un droit supplémentaire qu’il faut exercer pour vous préparer à sortir. […] Il y a des femmes qui sont sorties de prison qui ont fait de grandes choses », a-t-elle rappelé, demandant aux détenues de ne pas penser seulement au présent, mais plutôt à l’avenir.

La fondation a ensuite remis des vivres et non-vivres (riz, poissons salés, bidons d’huile, seaux, pièces d’étoffes, sandales, savon) aux responsables de la maison d’arrêt qui les ont transmis aux bénéficiaires. « Nous sommes venus avec ce que nous appelons des kits de dignité, qui comprennent ce dont les femmes ont besoin, comme des serviettes hygiéniques, du savon et bien d’autres choses. Nous avons demandé aux responsables de la maison d’arrêt de ne pas hésiter à nous faire signe s’il y a un problème concernant ces femmes. C’est une façon d’alléger la tâche de l’administration pénitentiaire », a conclu Bienvenue Gertrude Hobain-Mongo.

S’exprimant au nom du directeur de la maison d’arrêt, Fernand Nganiami Peya s’est félicité du geste de la fondation Aide et Solidarité dont l’une des missions est de prendre en charge des détenues. « Ces kits de dignité rentrent dans le cadre de notre rôle d’humanisation des prisons que nous faisons à la maison d’arrêt. Nous avons besoin de beaucoup de soutien. C’est vrai que le gouvernement fait un effort très patent en ce qui concerne la prise en charge de la maison d’arrêt de Brazzaville, mais il y a toujours quelque chose qui peut venir de l’extérieur qui nous est utile. Nous n’avons pas toujours ce qu’on veut pour faire notre travail correctement et faire en sorte que les détenus vivent dans de bonnes conditions », a-t-il expliqué.

Ce geste a été également encouragé par les bénéficiaires. « Beaucoup de choses nous manquent ici : les serviettes hygiéniques, l’eau de javel, parfois des draps, des sous-vêtements. Nous sommes contentes de ce don […]. Je suis ici depuis sept mois, je n’ai jamais été entendue et je ne sais pas la cause qui m’a amenée à la maison d’arrêt », a expliqué la responsable des femmes détenues.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les membres de la fondation rappelant les droits des détenues. Photo 2 : Remise des vivres et non-vivres. (© Adiac)