8 mars : la traditionnelle marche des femmes de Pointe-Noire et du Kouilou n’a pas eu lieu

11-03-2019 15:59

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

D’autres activités ont été organisées à la place du défilé habituel qui marque toujours la célébration de la Journée internationale des femmes dans les deux départements.

 

 

Que ce soit dans les administrations publiques ou privées, dans des ONG, confessions religieuses et autres, la journée dédiée à la femme a été célébrée cette année d’une manière différente à Pointe-Noire et au Kouilou. En lieu et place du traditionnel défilé, des rencontres ont été organisées à Tchiamba Nzassi en ce qui concernre Pointe-Noire,  et au siège de la préfecture du Kouilou, pour édifier les femmes sur leurs droits et devoirs et sur les thèmes international et national. En effet, au plan international, cette journée a eu pour thème «Penser équitablement, bâtir intelligemment, innover pour le changement» pendant qu' au niveau national, le sous-thème retenu a été «L’implication de la femme congolaise dans la lutte pour l’autosuffisance alimentaire». 

Dans la ville océane, des échanges ont eu lieu aussi dans certains sièges d’arrondissement comme à Mongo Mpoukou où les femmes ont été sensibilisées aux violences faites à leur endroit. Les Eglises ne sont pas restées en marge. A la paroisse Saint Christophe de Mvou-Mvou, par exemple, sur invitation de l’équipe presbytérale, l’écrivaine Huguette Nganga Massanga a animé, pendant deux jours, des conférences-débats sur l’historique de la journée du 8 mars et les problématiques liées aux combats des femmes pour le respect de leurs droits.

Les espaces culturels ont été aussi de la partie avec l’Institut français du Congo qui, dans le cadre de son programme de mars intitulé «Un mois au féminin», a organisé, les 8 et 9 mars, un concert  intitulé  "Rumba ya ba kento" (la rumba des femmes),  une table ronde sur le thème « Quels nouveaux droits pour les femmes ? », un ciné-débat sur « Les femmes qui font des métiers d’hommes» et un débat avec les enfants sur « La parité homme-femme». Ce programme qui prévoit aussi une projection du film sur Camille Claudel,  le 12 mars, sera clôturé le 30 du mois avec la deuxième saison de Scènes ouvertes cultures urbaines (rap et hip hop) qui mettra en scène des femmes à la paroisse Saint Jean Bosco.

Du côté des sociétés de la place, les repas habituels ont laissé place aux actes de bienfaisance. Le cas de la Société nationale des pétroles du Congo qui a fait des dons au centre social Jean-Baba (Mvou-Mvou) et à l’hôpital de base de Tié-Tié, et l'entreprise Bolloré qui en a aussi fait  à l’Association des personnes vivant avec handicap à Fooks (Mvou-Mvou), au Samu social et à l’orphelinat Cœur céleste à Tchimbamba (arrondissement 1, Emery-Patrice-Lumumba).

La célébration du 8 mars à Pointe-Noire a été riche en activités et en enseignements. Une preuve que petit à petit, la Congolaise comprend l’importance et le sens de cette journée qui ne devrait pas, selon bon nombre de Ponténégrins,  se résumer seulement à l’achat et au port du pagne ainsi qu’au traditionnel défilé de revendication des droits qui réunit les femmes de ce département et celles du Kouilou. Un défilé qui a tout son sens, mais qui a finalement pris une connotation plus distractive (avec des débordements souvent dérangeants) que réflexive.

« Pagne oui,  mais cela ne doit pas constituer une priorité. Outre le défilé, il y a bien d’autres activités qu’on peut organiser pour le bien de la femme, pour un respect effectif de ses droits. Je suis content de nombreuses activités instructives qui ont eu lieu et satisfait de constater que la femme congolaise commence à donner un vrai sens à cette journée», s’est réjoui Germain, un père de famille.

«Le 8 mars était devenu une source de problèmes dans les foyers. Certaines femmes trouvaient là l’occasion de laisser toutes les tâches ménagères à leurs maris. Après le défilé, elles se retrouvaient dans des bistrots et autres lieux de vente de boisson jusqu’à des heures tardives. Cette année, les choses se sont passées un peu différemment. Les mentalités commencent à évoluer, il y a une petite amélioration», a constaté un Ponténégrin.  

Lucie Prisca Condhet N’Zinga

Légendes et crédits photo : 

Une messe à la chapelle Saint-Christophe, le 8 mars

Notification: 

Non