8 mars : regard de la juriste Edith Liyelly sur les Congolaises de l’étranger

Samedi 7 Mars 2015 - 12:45

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Edith Liyelly est juriste, mère d’un adolescent de 15 ans, et vit à Rouen, en France. Son jugement sur ses compatriotes vivant à l'étranger ? « Dynamiques, combatives et dotées de compétences », déclare-t-elle.

Edith LiyellyPour la juriste, les femmes congolaises, à l’instar de leurs pairs, ne sont pas reconnues à leur juste valeur. On parle souvent de parité, d’égalité homme-femme, mais l’écart qui sépare les déclarations d’intentions vertueuses de nos dirigeants et la réalité sur le terrain est très impressionnant. Il reste beaucoup à faire pour résoudre les problèmes en matière de disparités salariales et d’inégalités de chances entre hommes et femmes. En tant que Juriste d’origine congolaise, impliquée sur les droits des femmes et le bien-être des familles, « je suis sensible aux problématiques liées aux violations des droits des femmes et des filles. Je serais comblée de voir les mentalités changer au sein de nos communautés. J’invite mes compatriotes à s’investir massivement pour la promotion des droits des femmes et des familles et aussi à l’autonomisation de la responsabilisation des femmes ».

Édith Liyelly est arrivée en France il y a une vingtaine d’années pour poursuivre ses études supérieures débutées à l’Université Marien-Ngouabi de Brazzaville. C’est à l’université de Rouen qu’elle a entrepris des études de Droit. «  Je suis titulaire d’un DEA de Droit des activités économiques et d’un DESS de Politiques locales de développement obtenus dans cette université », explique-t-elle. Quant à son choix pour la sphère juridique, elle pense que c’est le fait de son éducation fondée sur les valeurs, entre autres, de respect, probité et égalité, qui a motivé son choix à exercer le métier de juriste, dont le champ d’activité est tellement large qu’il le rend passionnant. À cela s’ajoute un amour du métier où elle aime vulgariser l’information juridique et rendre chaque individu acteur de ses droits.

"Je serais heureuse d’y retourner pour y exercer mon métier"

À la recherche d’une vulgarisation massive, elle s’est chargée du Compagnonnage industriel et partenariat d’entreprises à la Chambre de commerce et d’industrie de Rouen. Cette expérience lui a permis, non seulement de développer ses compétences, mais a aussi suscité son intérêt pour la solidarité et la coopération décentralisée. « Je me suis investie, dans un premier temps, en tant que bénévole dans diverses associations. J’ai pu ainsi développer une aisance relationnelle, une capacité d'écoute et d’analyse, en plus d’une large ouverture d’esprit qui m’ont permis de cerner avec acuité les réalités du terrain. C’est au fur et à mesure de mon engagement dans des projets de solidarité que j’ai décidé d’orienter mon parcours professionnel vers le domaine associatif et de m’impliquer activement dans la dynamique de la coopération décentralisée ».

Actuellement, Édith apporte son expertise aux associations et autres structures qui sollicitent ses services. « Mon souhait, à ce jour, serait de promouvoir les activités de ces associations et de valoriser leur rôle en tant que partie prenante de la cohésion sociale et des pièces maîtresses du développement socio-économique des territoires ». Elle compte repartir au Congo dès que possible, « oui, cela fait partie de mes projets. J’’ai acquis des connaissances et compétences qui peuvent être utiles à notre cher pays le Congo. Je serais heureuse d’y retourner pour y exercer mon métier. Cela me permettrait d’accéder à l’un de mes vœux les plus chers : mettre à contribution mon potentiel au service de mes concitoyens et pourvoir - un tant soit peu - aux attentes des générations futures ».

Marie Alfred Ngoma

Légendes et crédits photo : 

Photo : Edith Liyelly Crédit photo : sans