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Abcès

Mardi 9 Août 2016 - 15:01

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Il se confirme de jour en jour que la Libye est bien devenue, comme on le craignait, l’un des pays les plus instables, les plus dangereux, les plus imprévisibles de la planète où la violence la plus extrême se conjugue avec les trafics les plus inhumains. Livrée aux extrémistes de tout poil qui surfent sur le désordre institutionnel créé par l’élimination de Mouammar Kadhafi, elle s’est transformée en un abcès purulent qui menace désormais l’Afrique tout autant que l’Europe et qui s’avère de jour en jour plus dangereux pour la paix dans cette partie du monde.

Ne revenons pas sur l’écrasante responsabilité des puissances occidentales dans le drame que vit le peuple libyen depuis cinq ans. Niée jusqu’à une date récente par les dirigeants des pays qui commirent cette erreur historique sans tenir aucun compte des mises en garde que leur adressaient les Africains, elle s’impose de jour en jour comme une évidence. Et – du moins faut-il l’espérer – elle les incitera à cesser de s’immiscer dans les affaires intérieures d’Etats indépendants dans le seul but d'imposer un mode de gouvernance prétendument démocratique qui est tout sauf exemplaire.

Interrogeons-nous, en revanche, sur la façon dont les Africains eux-mêmes peuvent aujourd’hui contribuer à sortir nos frères libyens du précipice dans lequel ils ont été ainsi plongés. Il est clair, en effet, que la communauté internationale n'a aucune chance de ramener la paix dans ce pays et cela quels que soient les moyens déployés pour y parvenir. Nous en avons eu la preuve accablante au Proche et au Moyen-Orient, mais aussi dans la Corne de l'Afrique tout au long des dernières décennies.

Même si l'Union Africaine ne semble guère armée, dans le moment présent, pour aider les autorités libyennes à imposer leur autorité sur l'ensemble du territoire et éradiquer la menace islamiste qui pèse sur lui, c'est elle et elle seule qui détient la clé du retour à la paix dans cette partie du continent. L'amener à en prendre conscience et à agir dans ce sens est donc un devoir pour tous ses dirigeants.

Est-il absurde, irréaliste, d'imaginer que le Congo s'engage dans cette bataille pour la paix comme il le fit lorsque sa plus haute autorité, Denis Sassou N’Guesso, tenta au péril de sa vie de faire entendre la voix de la raison dans la crise qui menaçait de plonger la Libye dans le chaos de la guerre civile ?

 

 

   

Les Dépêches de Brazzaville

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