Académie des beaux-arts : premier hommage à Alfred Liyolo Limbe

Lundi 1 Avril 2019 - 19:11

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Pour le peintre Henri Kalama, directeur général à la même institution où enseignait de son vivant l’illustre disparu, le charisme du regretté sculpteur est indéniable. Il fait sans nul doute figure de pionnier et a autant suscité plusieurs talents que son exemple a fait des émules dans la pratique des arts plastiques.

Maître Liyolo en pleine création dans son atelier à domicileLe buste féminin bien en vue au début du jardin situé en face de l’entrée du bâtiment administratif de l’Académie des beaux-arts (ABA) est désormais orphelin de son géniteur. Les étudiants n’ont pu s’empêcher de considérer avec plus de respect l’œuvre qui trône à ce bel endroit, posée sur la pelouse verdoyante depuis le quatorzième sommet de la francophonie, en octobre 2012. Le directeur général de l'ABA, Henri Kalama, est pour « une franche reconnaissance de M. Liyolo dans la société congolaise où il semblait un peu sombrer dans l’oubli ».

« Autrefois, il n’y a pas si longtemps, l’artiste était pointé du doigt. Pour le commun des Congolais, il semblait appartenir à un univers à part », s’est souvenu le jeune homologue du célèbre sculpteur. « A Liyolo d’avoir démystifié cette idée préconçue surtout qu’il a en plus su s’imposer à l’international partant du sérieux et de l’assurance avec lequel il a fait son travail », a-t-il indiqué, estimant que « le maître a su aussi imposer le respect pour l’art dans le chef de la population et des autorités ».

Par-delà sa propre personne, Alfred Liyolo Limbe a fait jouer son aura comme l’a soutenu, au Courrier de Kinshasa, Henri Kalama sur le ton de la confidence. « Il fait partie de ceux qui ont beaucoup inspiré la jeunesse. Il n’y a qu’à voir le nombre important des étudiants qui s’inscrivent dorénavant à l’Académie des beaux-arts. Cela démontre bien que le travail commencé par feu Liyolo et ses autres contemporains, notamment ses amis Lema et Mavinga. Ils ont servi d’exemple à beaucoup de jeunes qui les ont suivis et ont tenu à emprunter le même chemin », est-il convaincu.

Un rôle de pionnier

Le travail du maître est pour quelque chose dans la considération et le crédit que le marché de l’art commence à inspirer, comme l'a souligné le directeur général de l’ABA. « Aujourd’hui, l’on voit des gens qui osent s’acheter des œuvres d’art à un prix jugé injustifié hier mais qui à présent est trouvé normal. Et les parents n’hésitent plus un instant à envoyer leur progéniture à l’Académie des beaux-arts dans la pensée qu’au bout du compte, il ou elle pourrait connaître une destinée aussi prestigieuse que celle de Me Liyolo. Voilà ce que je retiens de ce monsieur qui a fait un travail de pionner appréciable », a fini par soutenir Henri Kalama, avec une pointe d’admiration dans la voix.

« Professeur émérite, Alfred Liyolo Limbe n’avait pas pris sa retraite. Il continuait d’enseigner à l’Académie, il prenait cette profession comme une véritable dévotion. La dernière fois qu’il a été dans un auditoire date d’une année. Absent pour des raisons de santé, il n’a pas su assurer tout son enseignement l’année académique précédente », a reconnu le peintre.

Il reste évident que « la communauté de l’ABA va lui rendre un hommage académique digne de son rang pour ses funérailles ». Néanmoins, « l’ABA va s’y préparer dans l’attente du programme qui sera annoncé par la famille au rapatriement de sa dépouille mortelle », a-t-il conclu.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Me Liyolo en pleine création dans son atelier à domicile

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