Accès à l’information : la Suède et l’Unesco favorables à l’adoption de la loi en RDC

Jeudi 8 Décembre 2016 - 17:21

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le sujet était au centre du Forum de communication et d’échanges tenu l’après-midi du 6 décembre au Cercle de Kinshasa en marge de la célébration du 250e anniversaire de la loi sur la liberté d’expression suédoise.

Les orateurs Kasonga Tshilunde, Maria Håkansson et Abdourahamane Diallo Avec comme toile de fond l’Expérience de la Suède et la politique stratégique de l’Unesco, le forum de communication et d’échanges sur l’accès à l’information s’est révélé un plaidoyer en faveur de l’adoption de la loi s’y référant par la RDC. Il a été mené par les trois principaux orateurs du jour, en l’occurrence Abdourahamane Diallo, représentant de l’Unesco en RDC, Maria Håkansson, ambassadeur de Suède et le président de l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), Kasonga Tshilunde.

Abdourahamane Diallo s’est évertué à rappeler l’importance de la liberté de l’accès à l’information. En effet, le représentant de l’Unesco a saisi l’occasion pour souligner que ladite loi « concerne tous les domaines de la société ». De se rendre pourtant à l’évidence « qu’il y a encore un déficit, que l’on ne comprend pas encore ce que c’est la loi d’accès à l’information, d’où il faut multiplier ce type de forum pour expliquer que cette loi n’est pas que l’affaire des médias et journalistes mais qu’elle concerne toutes les strates, toutes les thématiques et les composantes de la société ».

Maria Håkansson a dans son propos évoqué l’expérience de sa nation partant de l’année 1766. Il a plu à l’ambassadeur de Suède de faire savoir à l’assistance hétéroclite que « le Parlement suédois a adopté la première loi constitutionnelle pour la liberté de la presse abolissant ainsi la censure qui avait fort frappé les œuvres imprimées et garantissant au public son droit d’accès aux documents officiels et aux citoyens de participer au débat politique ». Et de renchérir : «  La loi constitutionnelle sur la liberté de la presse a, par la suite, joué un rôle décisif pour l’émergence de notre état providence suédois. Ce texte sur la liberté de la presse était unique en son temps formulé par le parlementaire Anders Chydenius, il a été adopté dix ans avant la Constitution américaine et garantissait la protection du droit de liberté d’expression à tous ses citoyens. La parole libre est non seulement une condition préalable à la démocratie mais aussi le garant du développement de la société. Il ne fait aucun doute que cette société ouverte a jeté les bases de la croissance économique et de la prospérité de notre pays ».

Une vue partielle de l’assistance L’accès à l’information pour tous

 Maria Håkansson est désolé de constater que « malheureusement les droits et libertés fondamentaux sont de plus en plus menacés de par le monde. Les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme sont frappés par des législations répressives, le harcèlement et le fait de proférer des menaces devient monnaie courante. Des statistiques très inquiétantes au niveau mondial de l’Unesco montrent, par ailleurs, que près de 800 journalistes ont été tués ces 10 dernières années ». Et d’ajouter un autre constat sur « les restrictions accrues à l’égard des médias en République démocratique du Congo. Des journalistes ont été arrêtés et des journaux fermés, des signaux de radios interrompus et bloqués pendant quelques temps ». Elle a, à cet effet, appelé « les autorités de la RDC de permettre à tous les médias de fonctionner librement et aux voix de toutes les couches de la population et les acteurs politiques d’être entendues ».

Pour sa part, Abdourahamane Diallo a salué «  les efforts engagés ici en RDC pour l’adoption de la loi sur l’accès à l’information portée par les organisations de la société civile, notamment le Collectif 24. Ils se sont battus de sorte que cette loi passe déjà au niveau de l’Assemblée nationale. Et, bientôt, nous l’espérons au niveau du Sénat, pour que le pays se dote de cette législation ». Kasonga Tshilunde s’est dès lors réjoui des avancées connues grâce à l’action du Collectif 24 réunissant des associations de la société civile, principalement des avocats et la corporation journalistique. De relever ici qu’il «  a été entamé un plaidoyer pour que cette loi soit alignée et adoptée pour enfin être promulguée ». Il a soutenu qu’un point d’honneur est mis «  à faire comprendre aux députés estimant que c’est une loi de plus sur la liberté de la presse qu’elle n’est pas une nouvelle. Quitte à leur expliquer que celle-ci est une loi générale d’information à l’intention de tous les citoyens congolais qui veulent se renseigner sur un aspect quelconque de la vie nationale ». Et d’abonder dans le même sens que le représentant de l’Unesco, il a martelé « qu’elle ne concerne pas seulement les journalistes même s'il est établi qu’ils en sont les plus grands bénéficiaires ». Et d’ajouter enfin sa conviction que « si cette loi est adoptée par l’Assemblée nationale et promulguée par le président de la République, il leur sera plus facile de travailler comme il se doit, de livrer des informations avec des sources dignes ».

Au reste, Maria Håkansson a souligné que « la liberté de la parole ne doit jamais être considérée comme un acquis, elle doit toujours être défendue ». Et de dire en conclusion son espoir que ce 6 décembre sera le signal de départ de l’engagement renouvelé dans ce sens.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les orateurs Kasonga Tshilunde, Maria Håkansson et Abdourahamane Diallo Photo 2 : Une vue partielle de l’assistance

Notification: 

Non