Accidents de la route : 1,35 million de personnes tuées chaque année

Vendredi 7 Décembre 2018 - 13:15

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Selon le dernier rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) publié le 7 décembre, l'insécurité routière dans le monde représente aujourd’hui la principale cause de décès chez les jeunes de 15 à 29 ans mais également chez les enfants de 5 à 14 ans.

 

Les décès consécutifs à des accidents de la route ont atteint 1,35 million par an dans le monde. D’après l'étude de l'OMS, la route tue plus que le sida, la tuberculose ou les maladies diarrhéiques pour tous les groupes d’âges confondus.

« Il n'y a aucune excuse pour l'inaction. C'est un problème de solutions éprouvées. Ce rapport est un appel aux gouvernements et aux partenaires à prendre des mesures beaucoup plus importantes pour les mettre en œuvre. Ces décès représentent un prix inacceptable pour la mobilité », a déclaré le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, directeur général de l'OMS.

Le rapport de l'agence onusienne sur la sécurité routière 2018 indique que malgré l'augmentation du nombre total de décès, les taux de mortalité par rapport à la taille de la population mondiale se sont stabilisés ces dernières années. Cela donne à penser que les efforts déployés en matière de sécurité routière dans certains pays à revenu intermédiaire ou élevé ont atténué la situation.

« La sécurité routière est une question qui ne reçoit pas l'attention méritée et c'est vraiment l'une de nos meilleures opportunités pour sauver des vies dans le monde. Nous savons quelles interventions fonctionnent. La mise en œuvre de politiques strictes, une conception intelligente de routes et de puissantes campagnes de sensibilisation du public peuvent sauver des millions de vies au cours des prochaines décennies », a déclaré, pour sa part, Michael R Bloomberg, fondateur et PDG de Bloomberg philanthropies et ambassadeur mondial de l’OMS pour les maladies non transmissibles et blessures.

Dans le contexte où des progrès ont été réalisés, ces succès sont largement attribués à une meilleure législation concernant les principaux risques tels que la vitesse, l’alcool au volant et l’absence de port de la ceinture de sécurité, du casque de moto et du dispositif de retenue pour enfants.

Le document indique que des infrastructures plus sûres comme des trottoirs et des voies réservées aux cyclistes ainsi qu' aux motocyclistes, l'amélioration des normes de véhicules (celles qui imposent un contrôle électronique de la stabilité et un freinage avancé) et des soins après un accident ont également contribué aux succès.

Pas de progrès dans les pays pauvres

Le rapport souligne que l'Afrique reste le continent le plus touché.  Comme souvent, les pays à faible revenu, même si l’on y compte beaucoup moins de véhicules immatriculés, recensent plus de décès. Des mesures citées ci-dessus ont contribué à réduire les décès sur les routes dans quarante-huit pays à revenu intermédiaire ou élevé. Cependant, pas un seul pays à faible revenu n'a enregistré une réduction du nombre total de décès, en grande partie à cause du manque de mesures.

En réalité, le risque de mortalité routière reste trois fois plus élevé dans les pays à faible revenu que dans les pays à revenu élevé, avec les taux les plus élevés en Afrique (26,6 pour cent mille habitants) et les plus bas en Europe (9,3 pour cent mille habitants). En revanche, depuis la dernière édition du rapport, trois régions du monde ont enregistré une baisse des taux de mortalité sur les routes: les Amériques, l’Europe et le Pacifique occidental, la plus forte réduction (4,4%) ayant été observée dans le Pacifique occidental.

Les variations des décès sur les routes sont également reflétées par le type d'usagers de la route. À l'échelle mondiale, les piétons et les cyclistes représentent 26% de tous les décès sur les routes, ce chiffre atteignant 44% en Afrique et 36% en Méditerranée orientale. Les motocyclistes et les passagers représentent 28% de tous les décès sur les routes mais, cette proportion est plus élevée dans certaines régions. Par exemple, 43% en Asie du sud-est et 36% dans le Pacifique occidental.

Par rapport à l'étude précédente de la série publiée en 2015, le rapport de situation mondiale sur la sécurité routière 2018 présente d'autres conclusions, notamment le fait que vingt-deux pays supplémentaires ont modifié leurs lois sur un ou plusieurs facteurs de risque afin de les aligner sur les meilleures pratiques et concerner un milliard de personnes supplémentaires.

De même, quarante-six pays représentant trois milliards d'habitants ont des lois fixant des limites de vitesse conformes aux meilleures pratiques. Enfin, à l'heure actuelle, quarante-cinq pays représentant 2,3 milliards de personnes ont des lois sur l'alcool au volant conformes aux meilleures pratiques.

Yvette Reine Nzaba

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