Accord Congo-FMI : la Fédération de l’opposition insiste sur la traque des responsables des crimes économiques

Samedi 27 Juillet 2019 - 17:30

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Le chef du pôle économique de la Fédération de l’opposition congolaise (FOC), Clément Mierassa, a demandé au gouvernement de ne pas se servir du  programme sur la Facilité élargie de crédit  conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), pour protéger les responsables des crimes économiques.

 

La FOC a donné son point de vue sur l'accord Congo-FMI au cours d’une conférence de presse animée le 27 juillet à Brazzaville. En effet, sur les montants et les modalités de décaissements de cette aide financière, Clément Mierassa pense que le pays est sous tutelle. « L’apport financier annuel du FMI n’est que de 87,33 milliards FCFA en moyenne sur trois ans. On peut dès lors s’interroger sur son impact réel après », a-t-il rappelé.

Evoquant les chiffres du ministère des Finances et du Budget, il a rappelé que la dette du Congo qui s’élève à 5 780 milliards FCFA, au 31 décembre 2018, est qualifiée d’insoutenable. Car, elle représente, selon lui, non pas 77% du PIB comme annoncé officiellement, mais plutôt 120%, chiffre largement supérieur à la norme Cemac fixée à 70%.

La FOC a, par ailleurs, émis de sérieux doutes quant à la capacité de l’Etat d’assurer le remboursement du service de la dette tant intérieure qu’extérieure. Il s’agit notamment de la capacité de faire face aux engagements déjà pris et à prendre avec la Chine, les traders.

Sur la gouvernance, Clément Mierassa a déploré le fait que rien ne bougeait sur le terrain malgré l’exigence des réformes audacieuses et immédiates pour imprimer un changement positif dans la gestion des ressources publiques. « La lutte contre la corruption et les antivaleurs demeure au niveau des incantations et d’annonces non-suivies d’effets. A ce propos, les Congolais attendent toujours la réalisation de l’audit compte tenu de la stabilisation dans lequel étaient censés être logés les excédents budgétaires (14 mille milliards entre 2003 et 2014), ceux des grands travaux, du Trésor et autres », a-t-il poursuivi.

Tenir un dialogue national inclusif

Cette situation fait apparaître clairement, a-t-il dit, qu’il y a une fracture dans la société congolaise. D’après lui, la réaction du Premier ministre qui déclarait que « le plus dur c’est de donner notre cadence dans la manière de gérer nos affaires publiques » est un véritable aveu d’impuissance du système dont le gouvernement n’a pas été capable de transmettre au Parlement, comme convenu lors de la dernière mission du FMI, certains documents. Il s’agit précisément des contrats de préfinancement conclus par la Société nationale des pétroles du Congo ; tous les accords particuliers de financement d’infrastructures financés par les prélèvements en nature issus des recettes pétrolières ; tous les projets mis en œuvre par le ministère des grands travaux entre 2014 et 2017.

« Le non-respect par le gouvernement des demandes du FMI explique le niveau du programme qui, convenons-en, est un programme à minima. Constatons également que le pouvoir tarde à rendre publique la lettre d’intention qui contient l’essentiel des quarante-huit mesures drastiques à mettre en œuvre », a critiqué le chef du pôle économique de la fédération de l’opposition.

Pour cette plate-forme politique, le Congo traverse une crise multidimensionnelle qui nécessite une prise de conscience nationale à travers la décrispation de la situation politique. Ce qui passera, selon Clément Mierassa, par la libération de tous les prisonniers politiques et la tenue d’un dialogue national inclusif. Celui-ci touchera tous les aspects de l’avenir du pays et créera les conditions d’une gestion rigoureuse des affaires publiques.

Notons que la FOC est constituée du Front républicain pour le respect de l’ordre constitutionnel et l’alternance démocratique (Frocad), de l’Initiative pour la démocratie au Congo (IDC) et la Composante Jean-Marie Michel Mokoko (CJ3M). Cette conférence de presse s’est déroulée en présence de Charles Zacharie Bowao et de Bonaventure Mbaya.

 

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Clément Mierassa animant la conférence de presse/Adiac

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