Accord de la Cité de l’Union africaine : le MLC dénonce un « coup d’État constitutionnel »

Samedi 22 Octobre 2016 - 15:09

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Ce parti politique entend user de tous les moyens légaux à sa disposition pour défendre les aspirations du peuple et exiger le respect de la Constitution ainsi que l’alternance du pouvoir au sommet de l’État.

Le Mouvement de libération du Congo (MLC), qui a suivi avec amertume le déroulement et les conclusions du dialogue politique de la Cité de l’Union africaine conduit par le facilitateur Edem Kodjo au mépris, dit-il, de la Constitution et de la Résolution 2277 du Conseil de sécurité des Nations unies, laquelle Constitution accorde une priorité à l‘élection présidentielle dans le délai, c’est-à-dire en novembre 2016, a réagi à travers une déclaration publiée le 20 octobre. Portant la signature de Me Eve Bazaïba en sa qualité de secrétaire général, cette déclaration donne la position du parti en rapport avec les récentes tribulations politiques caractérisées par l’adoption et la signature de l’accord politique ayant sanctionné le dialogue de la Cité de l’UA.

Évoquant le contenu dudit accord qu’il qualifie d’un « coup d’État constitutionnel qui engage la responsabilité directe du président Joseph Kabila face à la nation par rapport à son serment », le MLC déclare ne pas se sentir concerné par ce compromis politique. Ce, d’autant plus qu’il a été conclu « en violation du pacte républicain, bafouant ainsi les aspirations profondes du peuple congolais focalisées autour du respect de la Constitution et l’alternance démocratique au pouvoir, gage de paix et de stabilité ». Le Parti de Jean Pierre Bemba fustige, dans le même ton, le comportement opportuniste et versatile d’une frange de l'opposition politique qui hier défendait le strict respect de la Constitution mais qui, aujourd’hui, a choisi de s’associer avec la majorité au pouvoir dans l’unique fin de prolonger le mandat du président de la République sortant en échange des intérêts personnels.

Pour le MLC qui s’appuie sur la loi portant statut de l’opposition spécialement en son article 4, il va sans dire que cette frange des compatriotes constitue désormais les membres de la majorité recomposée. L’histoire, se convainc le MLC, lui donne aujourd’hui raison. Car, en son temps, rappelle la déclaration, le parti de Jean Pierre Bemba avait prévenu que seul un dialogue sincère autour des questions  techniques électorales était la voie de sortie en lieu et place de ce forum qui n’avait pour objectif que de prolonger le mandat du président Joseph Kabila et de partager le pouvoir.  

Par ailleurs, le MLC dénonce le comportement du juge constitutionnel qui a demandé à la Commission électorale nationale indépendante de proroger la tenue de l’élection présidentielle en violation de l‘article 73 de la Constitution. La Cour constitutionnelle, fait-il observer, a siégé pour rendre cet arrêt en violation de l’article 90 de la loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013 portant organisation et fonctionnement de la Cour constitutionnelle ainsi que des dispositions pertinentes du règlement intérieur qui la régit. Ceci, d’après le MLC, démontre à suffisance la complicité coupable avec les conclusions du dialogue et la preuve de l'instrumentalisation de cette institutions à des fins politiques. « Cet état des choses atteste visiblement que les institutions qui ont le devoir de faire respecter la Constitution, c’est-à-dire le président de la République et la Cour constitutionnelle sont celles-là même qui la violent, créant ainsi un vide qui enlève au peuple congolais le droit de recours », soutient le MLC.

Enfin, ce parti politique de l’opposition déclare qu’il usera de tous les moyens légaux mis à sa disposition par la Constitution, les lois et règlements de la République pour défendre les aspirations du peuple et exiger le respect de la Constitution ainsi que l’alternance du pouvoir au sommet de l’État. Le MLC demande au peuple congolais de demeurer vigilant et de ne jamais trahir la nation tout en saluant sa détermination à défendre les valeurs républicaines codifiées dans la Constitution.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Me Eve Bazaïba

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