Accord issu du dialogue : la Cénco pour une transition n’excédant pas 2017

Samedi 22 Octobre 2016 - 15:25

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Craignant que le pays bascule dans le chaos, les évêques catholiques, membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), estiment par ailleurs que tout doit être mis en œuvre pour réduire la période transitoire afin qu'elle ne dépasse pas l'année 2017.

Les évêques catholiques, membres de la Cénco, ont brisé leur silence le 21 octobre en livrant leur position vis-à-vis de l’accord politique issu du dialogue de la Cité de l’Union africaine. S’étant retirée depuis le 20 septembre de ce forum « pour manque d'inclusivité », l’Église catholique vient donc de rompre son mutisme en stigmatisant notamment les quelques faiblesses dudit accord. Nonobstant la tenue de ce dialogue et des conclusions qui l’ont sanctionné,  les évêques catholiques se montrent toujours sceptiques quant à la suite des évènements. Ils se disent, en effet, peinés de constater qu’à deux mois de la fin du mandat de Joseph Kabila, « les acteurs politiques ne réussissent pas encore à se mettre d'accord pour trouver des solutions pacifiques et consensuelles à la crise sociopolitique qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes et qui risque de plonger notre pays dans le chaos ».

Ils prônent un nouvel accord sur l'élection présidentielle à venir, fruit de nouvelles discussions, et dans lequel sera figuré noir sur blanc que le président Kabila ne se représentera pas pour un troisième mandat. « Il est impérieux qu'il soit clairement mentionné dans le consensus à trouver que l'actuel président de la République ne se représentera pas pour un troisième mandat, conformément à l'article 220 de la Constitution », soulignent-ils dans leur communiqué. Pour la Cénco qui appelle à des nouvelles discussions entre la majorité et le Rassemblement, les divergences actuelles entre ces deux grandes plates-formes politiques du pays ne peuvent être que source de nouvelles violences. En outre, redoutant le pire au regard du report en avril 2018 de la présidentielle, la Cénco estime que tout doit être mis en œuvre « afin de réduire la période transitoire pour qu'elle ne dépasse pas l'année 2017 ».

Concernant justement la gestion de cette période de transition, les évêques catholiques estiment qu’il serait judicieux de formuler en des termes précis, contraignants et péremptoires, les attributions du gouvernement, du Parlement et de la Commission électorale dans l’organisation des scrutins à venir. Aussi le gouvernement de transition aura-t-il pour mission d’organiser les élections, de garantir le respect des libertés, de rétablir l’autorité de l’État sur toute l’étendue du territoire et d’améliorer les conditions de vie de la population.

Enfin, tout en émettant le vœu de voir l’ONU être représentée au comité de suivi de tout accord politique, les évêques ont invité le peuple congolais à demeurer vigilant quant au respect de la vie humaine, de la Constitution, des institutions et de l’État, sans céder à la manipulation ou à la violence.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

L'abbé Donatien Nshole, secrétaire général par intérim de la Cénco, lisant le message des évêques du Congo

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