Achat des machines à voter : l’opposition réclame l’ouverture d’une information judiciaire

Jeudi 12 Avril 2018 - 18:06

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Les leaders de l’opposition congolaise ont réitéré leur refus du recours à l'outil proposé par la Commission électorale nationale indépendante (Céni) lors des élections prévues pour le 23 décembre et soupçonnent des transactions maffieuses liées à l’achat des kits via l’entreprise coréenne Miru Systems.  

Des partis d’opposition, parmi les plus en vue, viennent de clarifier expressément leur position en rapport avec la machine à voter dont ils récusent l’utilisation pendant les scrutins de décembre prochain. Quelques-uns des leaders de l’opposition se sont retrouvés en concertation, le 11 avril au siège du MLC, à Kinshasa. Au terme de leur rencontre, ils ont publié un communiqué conjoint qui charge la Céni dans son obstination à vouloir à tout prix recourir aux machines à voter lors du vote. Félix Tshisekedi (UDPS et alliés), Eve Bazaiba Masudi (MLC/FRC), Vital Kamerhe (UNC/Alliés), Pierre Lumbi Okongo (Ensemble) et Freddy Matungulu (CNB/Syengo) ont, à l'unisson, désapprouver la machine à voter tout en dénonçant l’opacité ayant entouré le contrat passé entre la Céni et l’entreprise coréenne Miru Systems.

En fait, d’après ces leaders de l'opposition, il y a bien anguille sous roche dans ces transactions avec, à la clé, un parfum de détournement très prononcé. Raison pour laquelle ils ont invité le procureur général de la République à ouvrir à ce sujet « une information judiciaire ». Félix Tshisekedi et compagnie ne s’expliquent pas, en effet, qu’une machine qui coûte quatre cents dollars soit négociée par la Céni à hauteur de mille cinq cents dollars la pièce. Ce qui laisse penser à une surfacturation exagérée, dissimulant mal des velléités de détournement, d’autant plus qu’il n’existe aucune ligne budgétaire dans la loi des finances de l’exercice 2018, relative à l’achat de ces engins à voter, selon eux. 

Il a été demandé, par ailleurs, au gouvernement coréen de faire annuler le contrat liant l’entreprise Miru à la Céni, car « conclu sur fond de graves suspicions de corruption ». Toujours sur la même lancée, les États-Unis d’Amérique, les autres pays occidentaux ainsi que la République de Corée ont été priés de bloquer les comptes bancaires de l’entreprise Miru Systems pour transaction illicite.    

Pour les signataires de la déclaration commune, les négociations engagées avant 2015 pour l’acquisition de ces engins par feu l’abbé Malumalu et finalisées par Corneille Nangaa, en début 2018 avec l’approbation du Premier ministre Bruno Tshibala, n’avaient toujours pas été précédées par une clarté dans la procédure. Le fait que le fils du vice-président de la Céni a été impliqué dans ce marché d’où plane un soupçon de corruption avec de rétro commissions importantes n’a toujours pas été bien perçu par maints acteurs politiques. Et pourtant à la Céni, on laisse entendre que le fils Basengezi, conseiller chargé des Nouvelles technologies, n’a aucun lien avec l’entreprise coréenne Miru Systems ayant fourni les kits.        

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

La lecture de la déclaration commune de l'opposition

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