Action humanitaire : un défilé de mode au profit des enfants autochtones de Souanké

Mercredi 18 Juin 2014 - 10:00

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C’est à l’occasion de la Journée internationale de l’enfant africain que Motsé Akanati, styliste-modéliste, parfumeuse et également directrice de l’Institut de mode Motsé-Akanati (Imma) et des Éditions Métsio, et Salwa Bereddad, directrice des établissements P’tits Choux, ont organisé un défilé de mode au profit des enfants autochtones de Souanké (département de la Sangha). La manifestation a été placée sous les auspices du maire de la localité, Donatien Bio

Le sens de l’événement a été donné par Motsé Akanati, après que Salwa Bereddad ait souhaité une bonne fête et un défilé de mode réussi aux enfants. La Journée internationale de l’enfant africain, a-t-elle précisé, a été instituée par l’Organisation de l’unité africaine, l’actuelle Union africaine, en 1991. Elle commémore chaque année le massacre des enfants de Soweto en 1976 par le régime de l’apartheid en Afrique du Sud. Plusieurs milliers d’écoliers noirs avaient alors marché dans les rues pour réclamer leurs droits. Leur sacrifice ne fut pas vain, puisqu’il a pavé le chemin vers la reconnaissance et l’obligation de respecter les droits de l’enfant en Afrique.

Cette journée, a-t-elle rappelé, fait écho à la Convention des Nations unies relative aux droits de l’enfant signée en 1989, qui énonce les droits fondamentaux de tous les enfants du monde, à savoir : le droit à la vie et à la survie ; le droit au développement ; le droit à la protection ; le droit à la participation à la vie familiale, culturelle et sociale. Les droits de l’enfant sont légitimes. Ils doivent être connus et reconnus par les enfants, les parents et les gouvernements, a-t-elle souligné.

« L’Afrique honore aujourd’hui ses enfants. Les jeunes représentent en effet 60 à 65%, voire 70% de la population en Afrique. […] Les enfants constituent l’avenir d’un pays. Trait d’union entre le passé et l’avenir, ils sont appelés à prendre la relève, afin d’assurer la perpétuation non seulement de l’espèce humaine, mais également des valeurs cardinales de nos sociétés. »

Pourquoi les enfants autochtones ?

La Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, adoptée par l'Assemblée générale de l'ONU en septembre 2007, recommandée par la Déclaration et le programme d'action de Vienne, fait obligation aux États de respecter les droits des peuples autochtones, d’assurer leur intégration tout en respectant leurs cultures, dans une démarche inclusive et respectueuse de la diversité pour vivre ensemble harmonieusement. Un tel processus nécessite un investissement aussi bien humain que financier. Le Congo s’inscrit déjà dans cette dynamique. Pour preuve, il a abrité du 4 au 7 mars, à Impfondo, la troisième édition du Forum international sur les peuples autochtones d'Afrique centrale.

Cette manifestation relevait de cette même dynamique. L’objectif était de diriger les projecteurs sur les enfants autochtones de Souanké, oubliés dans cette contrée très reculée du Congo, de susciter la solidarité à leur égard, et d’annoncer la municipalisation de la Sangha en 2015.

Motsé Akanati a formulé une pensée pour les enfants de la République centrafricaine, qui vivent une situation dramatique, privés du strict nécessaire et simplement du droit de vivre leur enfance dans la paix. Elle a aussi évoqué le sort des deux cents jeunes filles nigérianes enlevées sur le chemin de l’école, qui ne demandent qu’à retrouver une vie normale dans leur famille. Ainsi, elle a profité de l’occasion pour lancer un appel aux États pour la construction d’un monde de paix, pour un développement durable et un avenir meilleur pour les enfants.

Le maire de Souanké, Donatien Bio, qui a patronné la cérémonie, a remercié Salwa Bereddad et Motsé Akanati, qui ont déjà pris la mesure de leurs responsabilités en faisant de la promotion de l’éducation des peuples autochtones leur priorité.

« La ville de Souanké, qui a été choisie pour la présente cérémonie et dont les enfants autochtones vont jouir des retombées fructueuses, est située au sud-ouest du département de la Sangha. Elle comporte dix quartiers, dont un habité majoritairement par des populations autochtones. Une école moderne a été bâtie ainsi qu’un forage pour l’eau potable. De même, conformément aux orientations du préfet du département de la Sangha, Adolphe Elemba, un plan de construction de la cité des peuples autochtones de Souanké est élaboré. La recherche de partenaires pour réaliser ce projet est en cours », a-t-il indiqué.

Des enfants âgés de 6 à 15 ans ont joué les mannequins dans les tenues créées par les élèves de l’Imma et les établissements P’tits Choux. Le défilé a été suivi d’une tombola offrant différents prix.

La cérémonie a été agrémentée par la Compagnie Ntouena za Soni et le philosophe comédien Sidobé Cœur-à-Cœur, le Guru. Né à Elogo, dans le district de Souanké, il a retracé l’histoire des peuples autochtones de Souanké en évoquant la fin des brimades à leur égard.

Bruno Okokana

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Les enfants lors du défilé de mode. Photo 2 : Le Maire de Souanké prononçant son allocution. Photo 3 : Photo de famille à l'issue de la cérémonie (© Adiac).