Action Lumière : le Maroc empoche deux conventions

Samedi 27 Septembre 2014 - 16:00

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La mission de prospection économique des Marocains a abouti à la signature de deux conventions entre le Congo et le Maroc, dans le domaine de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables, dans le cadre de l’opération Action Lumière.

la moisson a été récoltée au cours des rencontres BtoB  entre les hommes d’affaires congolais et marocains, organisées par le Centre marocain de promotion des exportations (Maroc Export) sous forme de symposium, au profit des secteurs susévoqués.

La première convention est au bénéfice de la Fédération nationale de l’électricité de l’électronique et des énergies renouvelables (Fénélec) et l’Association congolaise des professionnels d’incendie et de prévention (ACPIP). La seconde est une convention générale de coopération technique entre la Société nationale d’électricité du Congo et le Laboratoire public d’essais et d’études du Maroc. À travers ce document, les entreprises marocaines dans le secteur électrique sont dorénavant liées avec leurs homologues congolais.

L’électrification devient un enjeu  majeur dans les pays en développement. Plus d'un milliard de personnes dans le monde n’ont pas accès à l’électricité, l’un des vecteurs incontournables.

L’électrification rurale se trouve en bonne place dans l’agenda marocain car le Maroc a compris qu’elle a un impact sur les activités socioéconomiques et le pays a réussi cette expérience vu le pourcentage croissant de 18% à plus de 83% de ce royaume est électrifié. Solidaire, son expérience est à partager avec les autres pays africains tout en évitant les erreurs du passé. La solution est asymétrique avec des partenaires crédibles.

Le gouvernement du Congo, représenté par le ministre à la présidence, chargé des Zones économique et spéciales (ZES), Alain Akouala Atipault, a reconnu le niveau économique du Maroc, qui n’est plus à démontrer, au regard du volume en augmentation des échanges commerciaux.

« Le niveau de développement technologique actuel du Royaume du Maroc fait incontestablement aujourd’hui de ce pays un véritable modèle à travers le continent africain. C’est la raison pour laquelle nous apprécions particulièrement la volonté du Maroc de partager son savoir, son expérience et ses réussites avec d’autres pays africains tel que le Congo », a-t-il déclaré. Ainsi optimiste, il a appelé les entreprises congolaises à profiter de cette mission de prospection économique  venant renforcer le partenariat existant de bénéficier de l’expérience marocaine dans un partenariat BtoB.

Dans une perspective de diversification, il a invité les hommes d’affaires marocains de mettre à contribution les échanges afin de tirer le meilleur profit. Car le Congo possède des potentialités économiques au-delà des secteurs retenus par la mission de prospection notamment dans l’agro-industrie, la transformation du bois, les mines, le bâtiment et travaux publics, le tourisme et l’hôtellerie, pour ne citer que ceux-là.

Le ministre à la présidence chargé des ZES a informé les Marocains que le Congo met en place des ZES, une stratégie de diversification économique. Ces zones ont pour vocation de booster les investissements, d’assurer la transformation locale des matières premières et d’accroître les exportations.

La diversification économique conditionnée par le climat des affaires 

Il convient de signaler que cette stratégie des ZES est sous-tendue par un vaste programme d’assainissement du climat des affaires au Congo. S’agissant de cette ultime question, les hommes d’affaires congolais pensent qu’il réside encore des obstacles qui entravent le développement du courant d’affaires entre le Maroc et le Congo. Ces questions se rattachent à l’amélioration du climat des affaires au Congo.

Figure en bonne place, le problème lié au déplacement des hommes et des biens. « Un aller-retour Brazzaville Dubaï coute 289 mille alors pour Brazzaville- Casablanca coûte plus de 700 mille. Avec un seul voyage sur Casa, je finance deux voyages d’affaires à Dubaï », a indiqué le président de l’Union congolaise des petites et moyennes entreprises, Théophile Samba.

Les rencontres des hommes d’affaires marocains et congolais sont aussi des questions pour évoquer ce genre de situation que devrait prendre en compte la commission mixte mise en place pour joint-ventures entre les deux États. Ce partenariat devrait intégrer des accords préférentiels.

Aussi les chefs d’entreprises congolais notent-ils aussi que leurs homologues sont soutenus par l’administration, outre l’engagement, alors que ce model n’est pas le cas au Congo. D’où leur cri du cœur envers les autorités du pays à copier l’exemple marocain. « Les Marocains ont été accompagnés par toute une administration et je pense que c’est un exemple à copier afin que les hommes d’affaires congolais bénéficient d’un tel accompagnement à l’extérieur. Quand les autres font bien, on peut aussi copier pour pouvoir se développer », ont-ils souligné.

Par ailleurs, toutes les activités que le Maroc organise au Congo se justifient à travers le répondant qu’il trouve. Ces échanges s’inscrivent dans un cadre de partenariat gagnant-gagnant. Ainsi les business man du Congo affirment que les partenariats noués ne s’inscrivent pas uniquement à importer les produits marocains mais plutôt à intégrer le savoir-faire marocain dans le développement des processus de l’industrie congolaise naissante.

Cependant, il se trouve qu’ils n’ont pas toujours d’informations sur les conventions existantes entre le Congo et le Maroc. Les hommes d’affaires congolais interpellent le gouvernement d’en faire une large vulgarisation car ces conventions favorisent les relations en faisant profiter à chaque partie des avantages préférentiels.

Comparativement aux autres pays concernés par Action Lumière , une timidité a été constatée de la participation congolaise compte tenu des secteurs ciblés par la mission de prospection. Beaucoup d’hommes d’affaires congolais ne s’y retrouvent pas forcément. D’aucun pense que le secteur est l’apanage du gouvernement. Notons que la délégation marocaine forte de ces quatre-vingt-cinq entreprises, leaders des secteurs de l’électricité, de l’électronique et des énergies renouvelables, a été conduite depuis le 22 septembre par le ministre délégué chargé du Commerce extérieur, Mohamed Abbou, pour les étapes de Ouagadougou (Burkina Faso) et Libreville (Gabon). Rappelé pour des raisons d’État, il a été représenté au Congo par son secrétaire général, qui avait à ses côtés le vice-président de la Chambre de commerce, d’industrie, d’agriculture et des métiers de Brazzaville. Sont annoncés pour les deux dernières étapes six cent quatre-vingts rendez-vous à organiser au profit de cent quatre-vingts entreprises.

Nancy France Loutoumba

Légendes et crédits photo : 

Photo 1 : Rencontre BtoB/crédit photo Adiac Photo 2 : Le symposium maroco-congolais/crédit photo Adiac