Administration du territoire : Kintélé érigée en commune, Bokoma et Kabo deviennent des districts

Samedi 11 Février 2017 - 14:30

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Le Sénat congolais a adopté, le 7 février à Brazzaville, le projet de loi portant érection de la localité de Kintélé en commune. Par la même occasion les villages Bokoma, dans le département de la Cuvette et Kabo dans la Sangha ont été élevés au rang de districts.

La chambre haute  du Parlement a par la même occasion adopté une loi autorisant le passage de neuf communautés urbaines en communes de plein exercice. Le village de kintélé qui jouxte Brazzaville par le nord-est, relèvait jusque là du district d’ignié dans le département du Pool. Il a une population estimée à 10.952 habitants, repartie dans quatre quartiers séparés par de vastes étendues de zones rurales et semi-rurales, notamment Djiri avec ses deux blocs Manianga-stade et Moulou, Kintélé-1000 logements, kintélé-fleuve et Lifoula.

La localité de Kintélé regorge un potentiel économique et industriel attrayant ainsi que des installations sportives, universitaires et commerciales qui en font une agglomération en plein essor.

Le ministre délégué en charge de la Décentralisation et du développement local, Charles Nganfouomo a, à cet effet, expliqué qu' aux termes de l’article 1er de la loi n°3-2003 du 17 janvier 2003, l’organisation administrative territoriale vise plusieurs objectifs.  Il s’agit du déploiement harmonieux de l’administration sur l’ensemble du territoire, la mise en place d’une administration de proximité, la création des conditions d’émergence d’une administration orientée vers le développement, la promotion de la démocratie locale et la réalisation de l’unité nationale.

Le ministre a ajouté que la loi suscitée, en son article 44, dispose  : « toute communauté urbaine, ayant atteint un niveau de développement économique, social et culturel jugé suffisant pour disposer de ressources susceptibles de garantir les conditions d’une libre administration et sur rapport du ministre en charge de l’administration du territoire, peut être érigée en commune jouissant de la personnalité morale et de l’autonomie financière ».

Pourquoi ériger Bokoma et Kabo en district ?

La volonté de créer, dans le département de la Cuvette, une nouvelle entité administrative dénommée « district de Bokoma » se justifie, entre autres, par le souci de rapprocher davantage les administrés de l’administration, assurer avec efficacité le relais de l’action gouvernementale et impulser la dynamique de développement ainsi que le désenclavement de la localité.

La localité de Bokoma, hier rattachée au district de Loukoléla, est située sur l’axe Likouala aux herbes, où les villages les plus éloignés du chef-lieu du district sont distants d'environ 285 km. On y trouve 2.249 habitants.

Par contre, la création du district de Kabo implique le redimensionnement du district de Mokéko. Elle se justifie par le fait que le district de Mokéko, avec une superficie de 34.495 km et une population estimée à 30.712 habitants, comprend deux zones totalement séparées par la commune de Ouesso.

La première zone est desservie par la route nationale n°2, du village Yengo, en passant par le chef-lieu Mokéko, jusqu’au village Séka, par l’axe fluvial Ngoko. La seconde, par les axes fluviaux Sangha-Ngoko, village Nguma et Sangha-Bomassa.

Le ministre Charles Nganfouomo a expliqué au sénateur que l’un des principes fondamentaux de l’administration est de rapprocher les administrés des structures de base.  Cela, a-t-il poursuivi, traduit la volonté de créer, dans les départements de la Cuvette et de la Sangha, deux nouveaux districts.

La localité de Kabo a été également choisie en raison de nombreux atouts, à savoir une base vie de la Congolaise industrielle de bois (CIB), une brigade de la gendarmerie, un poste de police, une présence des éléments de la Marine nationale, une brigade de l’Economie forestière, des logements administratifs, une salle de réunion, un Centre de santé intégré, une école primaire, un collège et un marché.

Toutes ces infrastructures, héritées de la base vie de la CIB, sont disposées pour abriter sans difficultés le chef-lieu du district.

Neuf communautés urbaines érigées en communes

Les neuf communautés concernent notamment Impfondo, Owando, Ewo, Kinkala, Madingou, Sibiti, Djambala, Oyo et Pokola. L’érection de ces communautés urbaines en communes consacrera le passage de ces entités à une gestion décentralisée, par un Conseil municipal et un maire élu.

Présentant le projet de loi, la Commission affaires juridiques et administratives (CAJA) du sénat a souligné que c’est la loi n°3-2003 du 17 janvier 2003 fixant l’organisation administrative territoriale qui a créé un échelon intermédiaire entre l’ancien statut des chefs-lieux de district et la commune. Cet échelon intermédiaire est dénommé, la communauté urbaine.

A cet effet, la même loi dispose que toute communauté urbaine, ayant atteint un niveau de développement économique, social et culturel jugé suffisant pour disposer de ressources susceptibles de garantir les conditions d’une libre administration, et sur rapport du ministre en charge de l’administration du territoire, peut être érigée en commune jouissant de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Depuis 2011, cinquante-deux communautés ont été créées et des administrateurs-maires nommés.

Rappelons que le Congo va progressivement vers la libre administration de ces entités par des conseils élus. La nouvelle expérience de gestion des communautés ne concerne que neuf communautés urbaines dont sept chefs-lieux de département ne jouissant pas encore du statut de commune et deux communautés urbaines choisies en fonction de leur degré d’urbanisation.

Fortuné Ibara

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