Opinion

  • Humeur

Administration : et pourtant les véhicules de service ne sont pas une affaire privée !

Mercredi 24 Juillet 2013 - 13:00

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel


L'administration publique congolaise tourne, on le sait bien, cinq jours sur sept avec un pont sur la journée du samedi dans certains services. Alors d'où vient que certains véhicules portant inscriptions administratives sont plus visibles les samedis et dimanches que pendant les jours ouvrables ? Que font ces véhicules à des jours et heures où ils devraient normalement être au garage ?

Ces deux questions méritent d'être posées, car le phénomène est de plus en plus visible dans bon nombre de services et administrations tant publics que privés. Réponse immédiate à ces deux interrogations : ces véhicules sont détournés à d'autres fins. Comment comprendre que des véhicules administratifs soient vus pendant le week-end dans des chantiers privés, transportant caillasse, sable, fers et autres matériaux qui n'ont rien à voir avec le fonctionnement d'une administration ? En le faisant, cette frange de citoyens inciviques cause du tort à l'administration publique.

Pire : ces agissements, qui sont une faute grave, se passent au vu et au su de tous sans que leurs auteurs ne soient inquiétés. Or si cela n'est pas condamné, le risque est grand de voir ces manquements se généraliser. Ainsi, certains hommes et femmes occupant des responsabilités précises dans les hiérarchies administratives foulent au pied les règles administratives et abusent de véhicules pourtant publics pour assouvir leurs intérêts égoistes. Ces véhicules de service n'ont pas été affectés aux administrations pour accompagner des enfants à l'école et transporter des marchandises diverses à titre privé.

Quel constat ferait-on s'il arrivait qu'une pièce du véhicule tombe en panne ? Nous verrions surgir de pseudo-devis montés en toute tromperie pour que les administrations officielles s'en chargent, alors que c'est lors de courses privées que ces véhicules ont eu des pannes. Ainsi, le problème posé ici est celui de l'entretien du bien public et du détournement à des fins personnelles de ce bien. Pourquoi ne pas prendre soin de ces véhicules comme s'ils vous appartenaient personnellement ? D'autres vont plus loin : ils confisquent des véhicules de service et refont la peinture à leur guise en faisant disparaître les empreintes administratives. N'hésitons pas à le dire : il s'agit là d'un comportement blâmable, et les auteurs devraient avoir honte.

De plus, nombreux sont ceux qui au volant de ces véhicules trouvent du plaisir à transporter la cohorte de leurs parents, amis et connaissances. Et l'on se demande si ces véhicules administratifs sont devenus des électrons libres, car au même titre que les finances et l'arsenal logistique d'une administration publique ou privée sont soumis à des contrôles répétés et réguliers, il serait bon d'assister à chaque instant au contrôle systématique et inopiné des véhicules de service. Et si des contrôles étaient instauré sur les routes nationales les week-end, on se rendrait compte que la grande majorité des mouvements effectués par ces véhicules administratifs ne sont pas officiels.

D'où la toute dernière question qui nous vient à l'esprit : qui abuse des véhicules de service ? Ce sont, d'une part, ceux qui ont des responsabilités administratives importantes et, d'autre part, ceux qui sont au volant. Par exemple, un chauffeur, qui reçoit la mission administrative d'aller à Gamboma s'il est à Brazzaville, ou à Dolisie s'il est à Pointe-Noire, se permettra de transformer en cours de route le véhicule en voiture-taxi. Il y transportera des colis et bagages ainsi que des passagers contre une somme d'argent. Ces gens-là sont de vrais-faux hommes sérieux, car ils ne diront jamais à leur hiérarchie qu'ils ont agi de la sorte. De vrais loups sous une peau d'agneau, des gaspilleurs du bien public.

Cessons donc d'utiliser des véhicules de services pour nos affaires, car c'est de l'incivisme et cela freine les activités administratives.

Faustin Akono

Edition: 

Édition Quotidienne (DB)

Humeur : les derniers articles