Affaire Bakata Katanga : un rapport de l’ONU incrimine le général John Numbi

Samedi 11 Janvier 2014 - 15:15

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Dans les cercles proches de l’ex-patron de la police, l’on pense que les enquêteurs onusiens poursuivraient  d’autres motivations que la simple recherche de la vérité en salissant gratuitement la réputation d’un « officier discipliné qui est resté dans les rangs depuis sa suspension ».

Alors que les enquêtes diligentées pour faire la lumière sur les récents évènements ayant endeuillé la province du Katanga suite aux affrontements ayant opposé le 8 janvier les Fardc et les miliciens indépendantistes Maï-Maï, mieux connus sous le nom de « Bakata Katanga » sont en cours, un rapport des experts de l’ONU est venu jeter un pavé dans la marre. Ce rapport encore confidentiel dont les grandes lignes sont déjà à la portée du grand public apporte quelques précisions, notamment sur le soutien militaire, financier et logistique dont bénéficieraient ces miliciens.

D’après ce rapport d’experts de l’ONU dont RFI s’est fait le relais, ces miliciens recevraient « diverses formes de soutien de la part du général John Numbi », l'ancien chef de la police suspendu depuis plus de trois ans pour son implication présumée dans l'assassinat de l'activiste des droits de l'homme, Floribert Chebeya. À en croire ce document citant des sources « haut placées » et dont RFI dit s’être procuré une copie, la ferme où réside l'ancien chef de la police, située à une vingtaine de kilomètres de Lubumbashi, servirait notamment « de base » à cette horde d’inciviques.

Des informations jugées « non fondées » dans certains milieux intéressés où l’on estime que les experts des Nations unies poursuivent là d’autres motivations plutôt que la recherche de la vérité en salissant gratuitement la réputation d’un « officier discipliné qui est resté dans les rangs depuis qu’il a été suspendu ». En effet, entend-on dire dans certains cercles proches de l’ex-patron de la police, « John Numbi n’est mêlé ni de près ni de loin dans les évènements du 23 mars 2013, encore moins dans ceux intervenus à l’entame de la nouvelle année 2014 ». Et d’ailleurs, fait-on remarquer, l’incriminé qui n’a jamais commenté ces informations n’a pas non plus été contacté par les fameux experts de l’ONU dont la portée des conclusions est à relativiser. Bien plus, renchérissent les défenseurs du général suspendu, le phénomène « Bakata Katanga » date de plusieurs années avant même son avènement à la tête de la police nationale.   

Une chose reste cependant vraie, c’est que de nombreux observateurs s'inquiètent de possibles complicités qui existeraient entre ces miliciens et quelques personnalités politiques et militaires du pays. D’où la requête de nombreux députés nationaux pour que ce dossier soit inscrit comme matière à débat au cours d’une plénière à l’Assemblée nationale afin d’édifier l’opinion quant à ce.

Rappelons que vingt personnes avaient trouvé la mort le 8 janvier à la suite d’affrontements entre ces Maï Maï et l’armée régulière. En mars 2013, la milice sécessionniste avait attaqué les forces de sécurité au Katanga jusqu’à investir le chef-lieu de la province pendant quelques heures avant leur neutralisation par les forces de sécurité et de défense nationales.

Alain Diasso

Légendes et crédits photo : 

Le général John Numbi