Affaire Diomi Ndongala : des ONG dénoncent une détention illégale et prolongée du député

Lundi 2 Décembre 2013 - 16:00

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Pour ces organisations, cette situation est contraire à la volonté de décrispation de la situation politique telle que recommandée par les concertations nationales.

Une vingtaine d'ONG de défense des droits de l’homme ayant une représentation à Kinshasa a exhorté le chef de l’État, Joseph Kabila, en sa qualité de garant de la nation et magistrat suprême et conformément à son engagement à respecter les décisions des Concertations nationales (CN), d’ordonner la libération immédiate du président de la Démocratie chrétienne (DC) et porte parole de la Majorité présidentielle populaire (MPP), le député Eugène Diomi Ndongala. C’était dans une déclaration faite au cours d’une conférence de presse conjointe tenue le 2 décembre à Kinshasa.

Dans cette action de plaidoyer, ces organisations ont dénoncé une détention illégale et prolongée du député qui serait contraire aux résolutions des CN tenues récemment à Kinshasa. Ces ONG estiment que le député Eugène Diomi Ndonganla serait un prisonnier personnel du président de la République car son cas serait devenu une affaire d’État.

Les ONG ont, en effet, regretté que le président de la DC, cité pourtant dans une liste de sept personnalités qui auraient dû être immédiatement libérées, coulée dans une résolution des concertations nationales, ne bénéficie pas de cette liberté jugée comme une des exigences des assises nationales tenues da ns la capitale congolaise. « Malheureusement, au regard de constat fait sur terrain, les organisations de la société civile de défense et de promotion des droits de l’homme que nous sommes, nous constatons que le chef de l’État, Joseph Kabila, est entrain d’opérer une libération sélective des prisonniers politiques », ont noté ces ONG. Ces organisations ont soutenu leurs allégations pat le fait que Eugène Diomi Ndongala, « dont l’état de santé ne fait que se détériorer, est encore détenu illégalement dans la prison centrale de Makala, malgré les recommandations des concertations nationales demandant sa libération ».

Consolidation de la cohésion nationale

Pour ces ONG, leur exercice rappelle la volonté et les promesses faites par les Congolais, en commençant par le Chef de lÉtat, de travailler pour la cohésion nationale. « C’est pourquoi nous demandons au président Joseph Kabila de prendre la décision annonçant la libération d’Eugène Diomi Ndongala, comme il l’a fait pour d’autres prisonniers », a-t-elles explicitement appuyé. Ces ONG, qui ont dit saluer les gestes de magnanimité déjà accomplis, ont toutefois estimé que la cohésion nationale ne peut se réaliser que par la libération de tous les prisonniers politiques, sans discrimination partisane ou sélective de sa part. « En effet, la cohésion nationale tant recherchée par le président Joseph Kabila ne se décrète pas, mais elle se manifeste par les actes de décrispation politique. La libération de l’honorable Eugène Diomi Ndongala serait, à notre avis, un geste fort de sa part, pour cimenter la nation surtout après la mise en déroute du M23 par les FARDC au Nord-Kivu », ont expliqué ces ONG.

Pour ces ONG, cette libération devrait être élargie aussi à d’autres personnes qui ont été impliquées dans le fameux dossier dit de « l’Imperium ». Il s’agit, selon ces organisations, de Madame Jose Marie Kabungama, de Verdict Mituntwa, journaliste et attaché de presse de la DC ou encore Katumba Stallone.

Ces ONG ont également plaidé pour une implication de la communauté internationale afin de plaider pour la libération sans conditions d’Eugène Diomi Ndongala,  qui demeure, selon elles, le principal prisonnier politique actuellement au pays. Alors que la mission onusienne a été appelée à s’impliquer très activement pour le respect de l’Accord cadre d’Addis-Abeba qui prône la réconciliation nationale dans le sens inclusif. « Il sied de souligner que l’inapplication de la résolution demandant sa libération fait de la réconciliation et la cohésion nationale recommandées par l’Accord cadre d’Addis-Abeba, des vœux pieux sans concrétisation », ont dit ces ONG qui pensent que ces Congolais méritent d’être libérés après des mois de détention au secret et emprisonnement illégal.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Lé député Eugène Diomi, après sa détention au secret de près de cent jours. Photo 2: l'épouse de du député, Patrizia Diomi, exigeant la libération de son mari. Photo 3: Chalupa, Diomi et Mokia, à la prison centrale de Makala. Photo 4: Diomi Ndongala, dans son lit d'hôpital.