Affaire Diomi Ndongala : Patrizia Diomi relève la mauvaise foi du gouvernement

Mardi 19 Septembre 2017 - 16:51

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L’épouse de l’un des prisonniers politiques emblématiques de la RDC attend que la justice soit appliquée, « parce qu’elle a déjà été dite ! » par le Comité international des droits de l’homme, qui a relevé l’iniquité de la condamnation du leader de la Démocratie chrétienne dont il a demandé l’annulation, qui a sommé le pays de le libérer immédiatement et de l’indemniser.

Invitée, le 18 septembre, de la rédaction de Radio France internationale (RFI), l’épouse du leader du parti Démocratie chrétienne (DC) et de la Majorité présidentielle populaire (MPP), l’opposant Eugène Diomi Ndongala, Patrizia Diomi, a déploré la « mauvaise foi de l’exécutif national ». Réagissant à l’annonce du Premier ministre Bruno Tshibala, évoquant dans une interview donnée à RFI un arrangement possible sur plusieurs dossiers judiciaires dont celui du leader de la DC et de la MPP, l’épouse de l’un des prisonniers politiques emblématiques de la RDC, qui veut comprendre cette annonce du chef de l’exécutif national, a dit vouloir croire à cette ouverture des autorités de la RDC. Mais, entre-temps, Patrizia Diomi relève plusieurs contradictions dans les propos tenus ces derniers temps par des officiels du pays.

Pour l’invitée de Marie-Pierre Olphand, il n’était pas question de bonne volonté ou d’acte humanitaire. « Nous demandons l’application d’une décision de droit international contraignante pour l’État congolais », a-t-elle fait savoir. Je le crois, a-t-elle répondu à une question de la Radio française sur les propos du Premier ministre, parce que je ne veux pas faire de procès d’intention. Mais, a-t-elle dit, ce que je déplore c’est le manque de précision parce qu’il ne dit ni le quand ni le comment. « Cela rend flou la position de la RDC alors que le pays avait été condamné à la suite d'une plainte de mon mari auprès du Comité des droits de l’homme des Nations unies », a précisé l’épouse d’Eugène Diomi.

Une décision qui s’impose à la RDC

La décision du Comité des droits de l’Homme des Nations unies, rappelle-t-on, était tombée en novembre 2016 et la RDC avait six mois pour son application. Le Congo était sommé de libérer immédiatement Eugène Diomi Ndongala, d’annuler sa condamnation et de l’indemniser. « Jusqu’à présent rien ne se passe, malgré les appels de l’Organisation mondiale contre la torture, de l’Union européenne et la Commission nationale des droits de l’Homme, qui est une institution d’appui à la démocratie et un organe technique de consultation du gouvernement en la matière, qui s’est même prononcée officiellement pour demander au ministre de la Justice d’écrire au PGR, pour demander l’application de cette décision du Comité des droits de l’homme de l’ONU », s’est plainte Patrizia Diomi.

Pour l’épouse de Diomi Ndongala, ce qui bloquerait la situation serait la mauvaise foi des autorités congolaises, qui ont officiellement pris position à la 35e session du Conseil des droits de l’Homme à Genève pour l’exécution de cette décision. « Il y a une rébellion au niveau du ministère de la Justice, par rapport aux engagements internationaux pris par la RDC », a relevé l’épouse du leader de la DC. De son avis, en réalité, le Premier ministre aurait tout simplement donné injonction au ministre de la Justice pour appliquer cette décision déjà prise sur le plan international et qui s’imposait à la RDC, compte tenu des engagements internationaux pris par le pays. Mais, du Premier ministre, Patrizia Diomi a révélé ses déclarations et actes sont en contradiction avec ce qui avait été décidé au niveau du dialogue du Centre interdiocésain. On voit, a-t-elle dit, beaucoup de contradictions, d’approximation. « La Cour internationale des droits de l’homme a reconnu l’irrégularité de cette condamnation, le montage et sa détention au secret. Aussi, Eugène Diomi est cité parmi les prisonniers politiques emblématiques qui devraient être libérés à l’issue de l’accord de la Saint-Sylvestre », a précisé Patrizia Diomi, qui a également dit ne pas savoir comment certaines règles de droit sont traitées au niveau de la justice congolaise. Patrizia Diomi dont le mari est hospitalisé à Kinshasa depuis plus d’une année pour une affection due à la torture et aux sévices subis demande que la justice soit appliquée, « parce qu’elle a déjà été dite ! ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Présentation de la décision du Comité des droits de l'homme par l'Acaj Photo Adiac

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