Affaire Jean-Pierre Bemba : la RDC retient son souffle

Jeudi 7 Juin 2018 - 17:45

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Tout le pays a le regard rivé sur la Haye, aux Pays-Bas, où va être scellé ce vendredi le sort du leader du Mouvement de libération du Congo (MLC) et ancien vice-président de la République.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est en principe ce 8 juin que la Cour pénale internationale (CPI) devra, à nouveau, se prononcer sur l’affaire Bemba. La Chambre d’appel de cette instance va tenir une audience publique dans l’affaire qui oppose l’ancien vice-président congolais au procureur, portant sur le prononcé des jugements de cette chambre concernant les appels à l’encontre du verdict et de la peine dans ladite affaire. C’est, en effet, le 21 mars 2016 que Jean-Pierre Bemba a été déclaré coupable, en tant que chef militaire, de deux chefs de crimes contre l’humanité, meurtre et viol, ainsi que de trois chefs de crimes de guerre, dont le meurtre, le viol et le pillage, commis en République centrafricaine entre octobre 2002 et mars 2003. Ce même jour, la Chambre de première instance III l'a condamné à dix-huit ans d’emprisonnement, verdict et peine dont la partie Bemba avait fait appel.

Alors que le juge d’appel de cette cour s’apprête à frapper son marteau sur la table, toute la République démocratique du Congo (RDC), les partisans de Jean-Pierre Bemba et ses adversaires retiennent  leur souffle. Si pour certains, le souhait est la libération du leader du MLC, d'autres, par contre, tremblent en évoquant cette éventuelle possibilité de sa libération. « Tout Congolais avec le sens d’appartenir à cette grande nation d’Afrique doit prier avec les membres du MLC pour la libération du  compatriote Bemba dont l’affaire est restée on ne peut plus obscure », a posté un Congolais sur le net.

Une libération envisageable à quelques conditions

Karine Bonneau, qui dirige le bureau Justice internationale à la Fédération internationale des droits humains, n’avait pas exclu la libération de Jean-Pierre Bemba, tout en restant prudente.« Si les juges ne confirment pas la culpabilité pour crime contre l’humanité et crime de guerre, c’est effectivement envisageable. Si les juges confirment la décision de première instance, Jean-Pierre Bemba restera plus longtemps en détention, parce que des crimes de viol, de meurtre, de pillage, c’est une condamnation plus forte. Et puis, il y a une autre étape qui est aussi celle des réparations. Les juges, après l’appel de vendredi, vont devoir décider des mesures de réparation pour les victimes. Et il serait assez choquant que Jean-Pierre Bemba puisse sortir de prison avant même que des formes de réparation soient définies pour les victimes », avait-elle affirmé dans une interview sur les antennes de "Radio France internationale".

À l’en croire, les juges vont rendre cet arrêt conformément au Statut de Rome, après avoir entendu les arguments de chacune des parties qui ont interjeté appel. Mais, avait-elle prévenu, il n’y a aucune influence qui peut être exercée sur les juges de la CPI, libre à chacun de faire des déclarations, d’émettre des opinions.

Avant le prononcé du jugement, personne ne peut dire, sans peur d’être contredit par les évènements, ce que sera cette décision. Du côté de la Cour, on rassure que l’arrêt attendu ce 8 juin sera rendu en toute indépendance, sans aucune interférence. Alors que du côté des supporters de Jean-Pierre Bemba, on trouve toujours à la cette juridiction un penchant et une dose d’embrigadement. La décision qui sera prononcée confirmera ou infirmera cette position du camp du leader du MLC.

Lucien Dianzenza

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