Affaire Marcel Ntsourou : les propos de l’accusé Aubin Moukoko suscitent l’agitation

Vendredi 8 Août 2014 - 12:00

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La Cour a entendu Aubin Moukoko le jeudi 7 août dans le cadre de l'affaire "Marcel Ntsourou". «Après l’appel du lieutenant Okana à un général en vue du cessez-le-feu,  nous nous sommes rendus à la force publique. Nous avons été conduits au mess des officiers, puis à la direction générale de la sécurité du territoire (DGST) où nous attendait tout le haut commandement et le procureur général », a indiqué l’accusé.

 

Aubin Moukoko a déclaré qu’il est militaire avec le grade d’adjudant, qu'il a été détaché auprès de l’ancien secrétaire général adjoint du Conseil national de sécurité, Marcel Ntsourou, en qualité de chauffeur depuis 1999. Il a été promu chef de la garde depuis 2012 et ce, jusqu’à son arrestation, le 16 décembre 2013. Il a été déféré à la maison d’arrêt le 22 décembre.

Son intervention il a d'abord décliné son identité, cité le nom d’une haute autorité de la police et indexé le procureur général qui se trouvait à l’état-major militaire. C'est alors qu'il a été interrompu par la cour criminelle et le ministère public. C’est cette attitude du tribunal qui a suscité l’agitation au sein des accusés, rejoints par une membre de la famille d'Aubin Moukoko.

Poursuivant son intervention, l'accusé a notamment déclaré : « En tant que militaire, j’avais développé mes reflexes pour pouvoir me défendre et résister pendant cinq heures. Autrement je mourais. Etant hors de l'enceinte ce 16 décembre, j’ai dû tirer coup après coup jusqu’à me replier dans la parcelle de mon chef  »

Au nombre des accusés entendus, jeud, par la cour : on citera Arsène Ngolali, un sergent des Fac, arrêté le 16 décembre à son domicile. Il a été détaché auprès de l’ex-colonel Marcel Ntsourou en 2000. Nkouéssany, un thérapeute, ami de Marcel Ntsourou ; Red Ntsiba, un élève de  Terminale D au lycée Thomas-Sankara ; Just Ngami, détaché en 2002 auprès de Marcel Ntsourou et arrêté le 16 décembre également.   

Les auditions se sont poursuivies le 8 août

Les accusés qui sont passés à la barre ont fait des déclarations indiquant qu’ils se trouvaient au domicile de l’ex-colonel Marcel Ntsourou et les environs pour des rendez-vous fixés le 15 décembre. Ces rendez-vous n’avaient pas été exécutés et ils étaient empêchés de sortir de la zone par les services de la force publique. Certains ont dit avoir passé la nuit dehors dans un véhicule, d'autres dans une maison abandonnée par une famille. D'autres encore à la guerite au domicile de l'ex-colonel.

 L’accusé Étou, arrêté le 16 décembre a été poursuivi pour motif d’assassinat, coups et blessures volontaires aux agents de la force publique. L’accusé Borel Diabakana, militaire de la classe 1998, passé caporal-chef depuis 2010, a été arrêté le 16 décembre devant la maison d’arrêt de Brazzaville. Son arrestation fait suite au refus de sortir de la zone tracée par la force publique, le 15 décembre. Il a expliqué qu’il revenait d’un rendez-vous à la recherche d'une aide sociale. Il a été poursuivi pour résistance et  assassinat de trois agents de la force publique ; coups et blessures volontaires et autres motifs. 

La même raison du rendez-vous a été évoquée par les accusés Robin Ondono, Zéphirin Obami Ngolo; Arnaud Mpan et Frydas Missié qui élève en classe de terminale dans une école privée. Tandis que l’accusé Moukala, boxeur et neveu de Marcel Ntsourou, a affirmé qu'il vivait avec son oncle. 

Après toutes ces déclarations, le procureur général, Théophile Mbitsy, a conclu : « une coïncidence troublante, toujours le système des rendez-vous fixés le 15 décembre et non exécutés. Le véhicule où ses accusés ont passé la nuit hors du domicile de Marcel Ntsourou a été armé et servait d’embuscade contre la force publique ».   

Lydie Gisèle Oko