Affaire Ntsourou : le ministre Bienvenu Okiemy affirme que l’avenir juridique du prévenu est compliqué

Jeudi 19 Décembre 2013 - 15:58

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Sur les antennes de Radio France internationale (RFI), le ministre congolais de la Communication, Bienvenu Okiemy, a répondu aux questions du journaliste Boisbouvier sur l’arrestation du colonel Marcel Ntsourou, qui est depuis lundi gardé à vue dans les locaux de la direction générale de la surveillance du territoire

RFI : Quelle est la situation de Marcel Ntsourou ?
Bienvenu Okiemy : Il se porte bien. Ses droits sont garantis et ses conseils sont là pour l’aider. Le procureur de la République l’a présenté hier à la presse nationale et internationale. Il est détenu dans de bonnes conditions.

RFI : Que reprochez-vous à ceux qui pensent qu’on va l’éliminer physiquement ?
B.O. : Il n’est pas question de l’éliminer physiquement. Il est important de restituer les faits ayant conduit à cette affaire. Dans la journée du 15 décembre, une patrouille de police a été attaquée par des bandits armés au quartier Plateau des 15 ans, à Brazzaville. L’enquête ouverte a conduit à établir l’existence de véhicules ayant participé à l’attaque au domicile du colonel Marcel Ntsourou. Le procureur de la République saisi a délivré une réquisition aux fins de perquisition au domicile du commanditaire. Les officiers de police judiciaire commis à cette mission n’ont pu y accéder, mais ont plutôt essuyé des coups de feu nourris à l’arme légère et à l’arme lourde de la part d’éléments armés présents sur les lieux. Si on avait l’ambition de le tuer, on l'aurait tué le lundi.

RFI : Vous avez également utilisé les armes lourdes ?
B.O. : Nous avons utilisé les moyens nécessaires pour faire face aux engins lourds utilisés par le colonel Marcel Ntsourou et les miliciens qui sont autour de lui.

RFI : De sources hospitalières, on parle de vingt-deux morts. Le confirmez-vous ?
B.O. : Il y a eu des victimes. Pour ce qui est du nombre, il me paraît judicieux d’attendre quelques jours pour avoir le nombre exact. Je vous le donnerai moi-même.

RFI : Quel est l’avenir juridique du colonel Marcel Ntsourou ?
B.O. : Les faits qui lui sont reprochés sont graves conformément au Code pénal congolais. Il entretient une milice et détient illégalement des armes de guerre. Son avenir juridique me parait quelque peu compliqué.

RFI : Donc il va être inculpé ?
B.O. : J’imagine. Aux preuves des faits qui lui sont reprochés, il ne peut en être autrement.

RFI : Est-ce le fait qu’il avait critiqué sévèrement le pouvoir après sa sortie de prison pour l’affaire du 4 mars qui serait la raison de son arrestation ?
B.O. : Ce qui se passe actuellement n’a pas de lien avec le procès du 4 mars qui s’est déroulé en toute indépendance. Et le juge congolais avait rendu la justice librement.

RFI : Après sa libération, le colonel Ntsourou avait affirmé qu’il était prêt à témoigner devant le juge français sur l’affaire des disparus du Beach. Est-ce cela qui a conduit à son arrestation ?
B.O. : De qui se moque-t-on ? Dans le procès des disparus du Beach, le colonel Ntsourou avait été entendu par le juge congolais. À aucun moment, il avait dit qu’il connaissait quelque chose dans ce dossier. Et subitement, voici un monsieur qui sort du bois pour déclarer qu’il est prêt à témoigner devant le juge français. C’est une insulte aux victimes. Il n’y a aucun lien entre son arrestation et cette affaire dite des disparus du Beach de Brazzaville.

RFI : Pendant la guerre civile du 5 juin 1997, le colonel Marcel Ntsourou avait été un acteur de la victoire des Cobras de Denis Sassou N’Guesso. En l’attaquant, ne craignez-vous pas de créer la division au sein de votre propre camp ?
B.O. : Il n’y aura pas de rupture. Il s’agit d’un problème de justice pour lequel la force de la loi est au-dessus de toutes les considérations.
 
 

 

Roger Ngombé