Affaires foncières : le ministre Pierre Mabiala récupère l’ancien domaine de l’Asecna

Jeudi 5 Juin 2014 - 16:48

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Le terrain de l'Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (Asecna), situé au quartier Poto-Poto-Djoué à Brazzaville, a été, le 5 juin, déguerpi des occupants illégaux, par le ministre des Affaires Foncières et du Domaine Public, Pierre Mabiala

La récupération de cet espace terrien par l’État va permettre aux investisseurs de construire, dans un bref délai, des logements sociaux au bénéfice des populations. Une partie de sa superficie était jusqu'à présent squatté par des personnes inciviques. Sur ce terrain d’une superficie de 36 hectares 78 ares et 60 centiares, l’on pouvait constater la flagrance des occupations anarchiques et par exemple, lire sur des dizaines de pancartes métalliques, des écritures du genre « parcelle occupée par monsieur x ou y ».

La cartographie de ce site et titre foncier portant le numéro 2544 et datant de 1951, indique bien que cet espace terrien appartenait à la base aérienne française. Et, au terme du processus de la décolonisation, tous les biens de la métropole auraient dû revenir à la République du Congo sur la base du principe de la succession des États. Deux maisons en construction ont été démolies par le bulldozer du ministère des Affaires foncières et des inscriptions « À casser dans un mois » ont été portées sur deux autres habitations construites sur ce terrain.

Le chef du quartier, Bruno Massamba, affirme avoir signé des attestations de vente par ignorance, ne sachant pas que ce terrain était un domaine réservé. « Je regrette d'avoir posé l’acte de signature des attestations de vente. Il y a des magistrats qui ont des parcelles ici et ces derniers m’ont induit en erreur, donc comprenez qu’il y avait trafic d’influence », a-t-il avoué. L’un des responsables de la famille Massamba, qui prétend défendre le dossier relatif à l’occupation de cet espace, n’a aucune documentation juridique. « Je n’ai pas de titre foncier parce qu’il coûte cher. Néanmoins nous avons occupé ici il y a longtemps » précise Bruno Massamba, le prétendu propriétaire terrien à bout d’arguments.

Les faits sont palpables. La cartographie du terrain, appuyée du titre foncier, est claire. Ainsi, le ministre Pierre Mabiala argumente : « Ces citoyens sont inciviques par rapport à la gestion foncière de notre pays. Ce terrain appartient à l’État depuis des lustres. Quand les Français l’on cédé à l’État, ce dernier à son tour l’a remis à l’Asecna. Après que l’Asecna ait accordé sa priorité ailleurs, des familles se sont constituées en propriétaires et ont commencé à vendre aux individualités. Nous avons pensé qu’il était temps de venir les déguerpir puisqu’ils étaient prévenus par les services du foncier et ceux de la domanialité. »

Le site abritera bientôt des logements sociaux. La délégation des investisseurs de ce projet a d’ailleurs été reçue en audience par le président de la République. « Les financements sont disponibles », a affirmé le ministre Pierre Mabiala.

Fortuné Ibara