Afflux des refugiés burundais au Sud-Kivu : des mesures s’imposent pour éviter l’éclosion des épidémies

Mercredi 6 Mai 2015 - 17:15

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Le risque de flambées de choléra dans cette zone endémique qui enregistre déjà 660 cas en moyenne mensuelle est perceptible.

La RDC continue de subir les conséquences des manifestations populaires au Burundi contre la candidature du président Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat à la magistrature suprême. De milliers des Burundais traversent chaque jour la frontière congolaise pour trouver refuge dans la province du Sud-Kivu. À l’heure qu’il est, il se pose un sérieux problème de prise en charge humanitaire de ces réfugiés qui se comptent par milliers. Le flux des ressortissants burundais fuyant les violences dans leur pays est canalisé vers les territoires d’Uvira et Fizi où les structures d’accueil sont quasi inexistantes.

En outre, cette situation survient dans un contexte humanitaire particulièrement très critique. Et pour cause ? Les deux territoires précités venaient sous peu d’être secoués par des catastrophes naturelles violentes ayant causé d’énormes dégâts tant humains que matériels. Les fortes pluies qui se sont abattues dans ces contrées vers le début du mois d’avril ont littéralement détruit ce qu’il en restait encore d’infrastructures de base susceptibles de gérer de tels cas.  Déjà les besoins urgents pour les familles sinistrées s’exprimaient en termes d’articles ménagers essentiels et d’abris emportés par les pluies. L’afflux de ces réfugiés burundais hébergés dans des familles burundaises arrivées précédemment dans les territoires d’Uvira et de Fizi est venu, comme qui dirait, compliquer la donne. Dans cette région fragilisée en manque de latrines et confrontée à divers problèmes hygiéniques, le risque de flambée de cholera est à craindre lorsqu’on sait que 660 cas en moyenne mensuelle y sont enregistrés. 

L’apport des acteurs humanitaires et des autorités provinciales ainsi que du gouvernement central est plus qu’indispensable pour canaliser l’arrivée massive des réfugiés burundais au Sud-Kivu. Des dispositions et des mesures doivent impérativement être prises pour épargner la population congolaise d’autres calamités supplémentaires. Pour sa part, le Haut commissariat aux réfugiés songe à construire un camp de réfugiés pour faire face à cet afflux. Des statistiques fournies par le Bureau de coordination des affaires humanitaires des Nations unies (OCHA) indiquaient déjà qu’à la date du 21 avril dernier, 2 740 réfugiés burundais avaient traversé la frontière pour gagner la RDC.

Alain Diasso