Afriqu’Anim’Action : production de neuf dessins animés made in Africa

Jeudi 19 Septembre 2013 - 16:37

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Réalisés lors d’ateliers organisés périodiquement d’août 2012 à septembre 2013 par le Studio Malembe Maa et animés par onze formateurs, les neuf films d’animation sont l’œuvre de huit jeunes auteurs de la RDC, du Burundi et du Rwanda.

Ces réalisations de fraîche date présentées dans leur version béta vendredi dernier à la Halle de la Gombe sont assurément marquées par une farouche volonté de servir de précurseur au développement du cinéma d’animation. Avec cinq auteurs, la RDC est le mieux loti des trois pays engagés dans l’aventure Afriqu’Anim’Action. En effet, sur les neuf nouvelles réalisations six sont locales. Il s’agit respectivement de Sokola et Sous la ceinture, les deux dessins animés les plus courts de la série, œuvres de Pitshou Botulu, Rêve de chien de Jourdain Kielukusu, La Vie continue de Carlos Kalonji, C’est urgent d’Armel Pululu et d’Impokotoy de Hénok Bombolo. Ayant aligné deux stagiaires, en l’occurrence Pacifique Nzitonda et Fabrice Iranzi, le Burundi a produit les dessins animés La Belle et l’oiseau ainsi que Autodestruction. Et  l’unique du Rwanda, Mr et Mme Kokoriko, il est de Maurice Nkundimana.

Du point de vue technique, nous a instruit Jean-Michel Kibushi Ndjate Woote, pour une durée totale de 40 minutes, de dessins animés, il a fallu 57 600 dessins en format A4. Les 57 600 dessins, a précisé l’administrateur du Studio Malembe Maa, équivalent à 16,7 km ou encore la distance moyenne parcourue par chaque stagiaire et formateur de sa résidence aux différents lieux de formation. Il a du reste aussi évoqué un total de 110 décors dessinés, cinquante personnages et 445 plans animés sans compter les plans écartés lors du montage. Vingt-cinq personnes ont collaboré à ce travail laborieux par film, de la conception à la postproduction. Vus dans leur version béta, les dessins animés que peaufinent encore leurs auteurs ont démontré toute l’importance du bruitage et des ambiances que comporteront les versions finales. Ainsi, ces dernières qui seront enrichies à la faveur des effets sonores musicaux, des sons percussifs et des voix cartoon constituent l’essentiel des travaux de postproduction en cours.

Les bénéfices d’Afriqu’Anim’Action

Également formateur, Jean-Michel Kibushi tient la dernière session de formation Afriqu’Anim’Action pour une contribution notable au renforcement de la capacité créative des jeunes professionnels. En effet, pour atteindre son objectif premier visant à amener les huit stagiaires à « organiser et gérer le développement de films d’animation », il était tout aussi primordial de les accompagner à s’approprier les mécanismes nécessaires à cette fin. Ce, quitte à les accompagner dans les différentes phases du processus partant de la fabrication au développement jusqu’à la phase ultime de réalisation de leurs projets. Et de préciser que dans le même ordre des choses, le perfectionnement et la professionnalisation d’auxiliaires et de créateurs dans le secteur de l’animation devrait concourir à la création d’unités autonomes de production des œuvres animées. Et par ricochet les médias locaux y gagneraient au travers d’œuvres animées de qualité offerts par les services de ces derniers.

La formation Afriqu’Anim’Action menée habilement entre le Burundi et la RDC, plus précisément dans les capitales Bujumbura et Kinshasa a porté ses fruits. Inscrite dans la continuité d’une précédente tenue en 2010 dans le but de former des jeunes artistes aux métiers du cinéma d’animation, particulièrement au développement et à la pré-production. Organisée dès lors en deux étapes, Afriqu’Anim’Action a à chaque fois bénéficié du soutien du Programme de coopération ACP-UE, financé par le Fonds européen de développement de l’Union européenne, les 9e et 10e FED, des appuis au cinéma et à l’audiovisuel.

Milieu favorable à des échanges créatifs et de partage d’expériences entre formateurs et stagiaires du Nord et Sud, Afriqu’Anim’Action a pour vocation de concourir à l’essor du secteur du cinéma d’animation en Afrique centrale et de l’Est.

Nioni Masela

Légendes et crédits photo : 

Un des stagiaires montrant les différentes pochettes illustrant les neuf dessins animés