Afrique : 37 pays décidés à recalculer leur PIB en 2014

Samedi 10 Mai 2014 - 15:21

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 La mise à jour des statistiques sera le fruit d’un aménagement indispensable du mode de calcul du Produit intérieur brut (PIB) grâce à une meilleure prise en compte de l’évolution de la production et de la consommation au cours des dernières années.

Le Nigéria a ouvert la voie en retenant 2008 comme année de référence, au lieu de 1990. Aussi le Bureau national des statistiques du géant ouest-africain a-t-il pris en compte l’évolution des indices de production et de consommations sur une période de près de vingt ans. En changeant ainsi la base et en refixant les points de référence des chiffres du PIB, ce pays connu comme le premier producteur africain de pétrole a vu son PIB passé à près de 510 milliards de dollars américains. Il vient désormais à la vingt-sixième place dans l’économie mondiale, et à la toute première place en Afrique.

Le Nigéria devient la première économie africaine, devant l’Afrique du Sud qui perd sa place de leader. Bien d’autres indicateurs ont connu également des changements, notamment le revenu par habitant et le ratio dette/PIB. À l’exemple du Nigéria, beaucoup d’autres pays africains sont tentés maintenant de revoir leurs calculs pour être plus près de leurs réalités économiques respectives. Au fait, le Nigéria a montré que son économie était sous-évaluée. Comme lui, le Kenya s’est d’ores et déjà déclaré favorable à un changement de la méthode de calculer son PIB.

Selon les chiffres de la Banque africaine de développement, le Kenya a franchi les 50 milliards de dollars américains de PIB en 2013, contre 42 milliards. La même tendance à la hausse est observée dans les autres indices dont le revenu par habitant. Ce pays deviendra ainsi une économie du groupe des pays à revenu intermédiaire, selon les critères de la Banque mondiale. Au total, trente-sept pays africains devront expérimenter cette nouvelle méthode de calcul du PIB cette année. Il est d’ailleurs recommandé aux États de modifier tous les cinq ans le mode de calcul de leur PIB pour prendre en compte ces évolutions, mais la plupart d’entre eux ne l’ont pas respecté. Cette question de la sous-évaluation doit aider le continent à présenter des indices plus crédibles et à trouver des solutions à la pauvreté extrême sur le continent. Cette actualisation est révélatrice de la taille, de la structure et des tendances de l’économie.

Laurent Essolomwa