Afrique centrale : Brazzaville abritera un forum sur la crise centrafricaine

Samedi 28 Juin 2014 - 15:45

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La décision a été prise en marge des travaux du 23ème sommet de l’Union africaine (UA) qui se sont achevés le 27 juin à Malabo en Guinée équatoriale. Après concertation, les dirigeants de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CÉÉAC) ont désigné Brazzaville pour abriter ce forum qui va réunir toutes les forces en présence en Centrafrique dont les Séléka et les antibalaka

« Je crois que les pays d’Afrique centrale ont fait beaucoup d’efforts. On a envoyé des soldats, l’argent, des équipements pour maintenir la paix mais nous avons voulu aussi que les Centrafricains puissent s’exprimer eux-mêmes. Qu’ils disent ce qu’ils veulent, quel genre d’institution veulent-t-ils et à cet effet, on a prévu une rencontre de toutes les forces politiques de la région à Brazzaville », a indiqué le président camerounais Paul Biya. Les chefs d’État ont souhaité que le dialogue englobe toutes les forces en présence, les partis politiques, les ONG, les chefs religieux, les antibalaka et les séléka pour avoir un condensé de la volonté du peuple.

Au cours de leur rencontre, les dirigeants de la CÉÉAC se sont aussi inquiétés de la poursuite des exactions et ont recommandé à « l’ensemble des groupes armés, les forces politico-militaires et la classe politique centrafricaine à cesser toute forme de violence » et « à s’engager dans une recherche de solution pacifique et politique pour sortir leur pays de la crise ». 

Prenaient part à ce mini-sommet,  le président congolais, Denis Sassou N’Guesso, médiateur de la crise en Centrafrique, ses homologues équato-guinéen, Teodoro Obiang Nguema, camerounais Paul Biya, gabonais Ali Bongo Ondimba, sao-toméen Manuel Pinto da Costa, tchadien Idriss Deby Itno et le vice-président angolais Manuel Domingos Vicente.  

Le secrétaire général de la CÉÉAC, Ahmad Allam-Mi, était aussi présent, ainsi que les représentants spéciaux du secrétaire général de l’ONU et de la présidente de la Commission de l’UA en RCA, le général Babacar Guèye, et son collègue le général Jean-Marie Michel Moukoko, le chef de la Misca.

Les chefs d’État ont ensuite renouvelé leur soutien à la présidente de la transition centrafricaine avant de prendre acte de sa volonté de mettre en place une nouvelle équipe gouvernementale.

La CARIC, future force africaine

Outre l’agriculture et la sécurité alimentaire en Afrique, la mise en place de la Capacité africaine de réponse immédiate aux crises a été également au cœur du sommet de l’Union africaine qui a réuni une trentaine de chefs d’État et de gouvernement africains des cinquante-quatre pays de l’Union africaine. L’idée de créer cette force d’intervention rapide avait été émise lors du dernier sommet tenu en mai 2013. L’objectif est de disposer d’un contingent militaire prompt à intervenir en cas de survenance d’une crise.

La CARIC est donc une mesure transitoire, en attendant que la Force africaine soit opérationnelle. Cet autre dispositif que veut mettre en place l’UA doit permettre au continent de disposer des moyens nécessaires pour effectuer ses propres interventions militaires. Le président mauritanien, président en exercice de l’UA, Mohamed Ould Abdel Aziz s’est félicité de cette avancée importante.

Yvette Reine Nzaba