Afrique centrale : la politique Genre au menu d’une réunion à Kigali

Jeudi 27 Juin 2019 - 17:56

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Les Experts de la quasi-totalité des Etats membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale(CEEAC) sont en conclave au Rwanda, en prélude à la rencontre des ministres en charge du Genre et de la promotion de la femme.

La réunion s’inscrit dans le cadre du processus de validation de la politique Genre de la CEEAC. « Le document de politique qui est soumis à  l’examen et à la validation est le résultat d’un processus qui a conduit à un état des lieux sur le genre en Afrique centrale. La feuille de route de l’état des lieux a consisté à recueillir les pratiques, perceptions du Genre et voir leur degré d’intégration institutionnelle et opérationnelle dans les engagements politiques régionales et nationales », a déclaré, dans son mot de bienvenue, la représentante de la CEEAC, Isabelle Boukinda Nzaou.

L’enjeu est, selon elle, « de comprendre dans quelle mesure les règles de fonctionnement de la CEEAC accompagnent l’intégration du genre afin que celles-ci prennent en compte le genre dans tous les secteurs et leurs perspectives par l’identification des besoins en matière d’accompagnement-conseil, des outils et des compétences à renforcer au sein de la CEEAC et des États membres en matière de genre ».

Pour sa part, la représentante de la ministre rwandaise du Genre et de la promotion de la famille, Nadine Umutoni Gatsinzi, a dressé un bilan des efforts fournis par son pays pour asseoir les bases d’une parité homme-femme dans presque tous les secteurs de prise de décision.

« Le chemin vers l’égalité du genre et autonomisation des femmes a été soutenu par le leadership du pays qui a créé un environnement favorable à l’égalité des hommes et des femmes, ouvrant ainsi des opportunités à ceux qui étaient historiquement discriminés (c’est à dire les femmes) », a-t-elle souligné.

 La R-1325 s’invite à la réunion des experts

Les débats tournent également autour du Plan d’action régional de la CEEAC  pour la mise en œuvre de la Résolution 1325 du Conseil de sécurité et des résolutions connexes sur les femmes, la paix et la sécurité.

Le consultant, Gérard NDuwayo, a peint le tableau sombre présentant les conditions de la femme de manière globale en Afrique centrale.

Les participants ont fait le constat selon lequel les femmes et les enfants paient le plus lourd tribut des conflits et des guerres partout dans le monde et particulièrement dans la sous-région. Cette vulnérabilité s’explique, selon eux, « en partie par le fait que les femmes soient marginalisées aux niveaux social, culturel, économique et politique. Cette exclusion les écarte de facto des espaces d’expression et de décisions liés aux questions de paix et de sécurité. Pourtant, il existe plusieurs raisons qui militent en faveur d’une participation active des femmes aux processus de paix et d’une prise en compte de leurs priorités» , a martelé le consultant.

Ensuite, il a peint l’économie du plan  d’action régional en sept points.  Il s'agit de l’importance de la Résolution 1325 (2000) ainsi que les raisons qui militent en faveur de l’implication des femmes et la prise en compte de leurs priorités dans les processus de paix ; la description du contexte du plan de mise en œuvre de la Résolution 1325 de l’Agenda 2063 de l’Union africaine ainsi que les instruments continentaux portant sur les Femmes, paix et sécurité relèvent aussi de ce contexte.

Il a noté aussi l’engagement des pays membres dans la prise en compte des questions de genre, dans la mise en œuvre des politiques de prévention et de règlements des conflits, de maintien et de consolidation de la paix aux niveaux national et régional;

Les principes directeurs du plan d'action régional sont également abordés dans ce document. Ils concernent spécifiquement la volonté politique des Etats, la nécessité d’une harmonisation régionale, les partenariats stratégiques, l’utilité d’une plate-forme régionale des femmes et les aspects qui en assureront la durabilité ;

Le document traite aussi de la question de budgétisation ainsi que la stratégie de mobilisation des financements pour la mise en œuvre effective de la Résolution 1325.

Enfin, ce plan d’action s’achève sur la définition d’un système de suivi et évaluation et d’autres activités qui devront être mises en œuvre par le Comité de pilotage régional. Les participants ont échangé sur les expériences vécues dans différents pays et les plans d’actions conçus pour relever les défis.

Yvette Reine Nzaba

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