Afrique centrale : les réformes macroéconomiques, une issue de sortie de crise

Samedi 1 Avril 2017 - 17:45

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Pour permettre aux pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cémac) de sortir de la crise économique provoquée par la chute des prix de l’or noir, aussi rapidement que possible, des réformes macroéconomiques et structurelles devront être mises en œuvre, a déclaré le ministre congolais des Finances, calixte Nganongo.

C'est en sa qualité de président en exercice du Comité ministériel de l’Union monétaire de l’Afrique Centrale (UMAC) que Calixte Nganongo  a invité,   le 31 mars à Yaoundé, au Cameroun, le nouveau gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli à  mettre en exécution ces réformes.

Dans son discours prononcé à l'occasion de  la cérémonie officielle  d''installation du nouveau gouverneur de la BEAC, Calixte Nganongo a indiqué que «  ces actions décisives sont en cohérence avec le cadre établi par le Programme des réformes économiques et financières de la Cémac, adopté par la Conférence extraordinaire des chefs d’Etat tenue en juillet dernier à Malabo, en vue d’une réponse déterminée et coordonnée aux niveaux national et sous- régional. L’objectif final de cette démarche collective est une transformation profonde des économies de la Cémac afin d’en renforcer la résilience et la stabilité à moyen et long termes ».

Ajoutant : « La BEAC doit redoubler d’efforts. Elle doit non seulement mener à bien l’ensemble de ses missions statutaires qui touchent notamment le deuxième pilier du programme, ayant trait à la politique monétaire et au système financier, mais également mettre son expertise au service des Etats dans l’élaboration et la mise en œuvre de leurs réformes ».

Au plan interne, les efforts de modernisation de la Banque Centrale devront être accélérés. Il s’agit notamment des statuts de la Banque, de la politique monétaire et de bien d’autres projets tout aussi structurants, lancés afin de hisser l’Institut d’émission sous-régional au niveau des meilleurs standards existants.

Les missions du  nouveau gouverneur

Nommé en juillet dernier, lors de la 27e session extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cémac à Malabo, en Guinée Equatoriale, Abbas Mahamat Tolli, cinquième gouverneur de la Beac est chargé entre autres : de présider le comité de politique monétaire, d’assurer la présidence de la commission bancaire de l’Afrique centrale, de présenter un rapport annuel au conseil d’administration, au comité ministériel, à la conférence des chefs d’Etat et au Parlement de la communauté.  Son équipe est composée d’un vice-gouverneur, d’un secrétaire général et des directeurs généraux du Contrôle général, de l’Exploitation puis des Etudes, finances et relations internationales.

« Au vu des enjeux pour notre sous-région, j’affirme que la nomination du nouveau gouverneur suivant le principe de rotation par ordre alphabétique des Etats membres institué en 2010, procède d’un choix judicieux de nos plus hautes autorités », a déclaré Calixte Nganongo. Créée en 1972, la Beac a pour missions de définir et conduire la politique monétaire de la Cémac ; émettre la monnaie fiduciaire, conduire la politique de change de la Cémac, promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de paiement et de règlement ainsi que la stabilité financière etc.

Cette banque sous- régionale a un capital de 88 milliards de FCFA et, compte en son sein 2629 employés originaires des six pays membres de la Cémac à savoir : le Cameroun, le Congo, le Gabon, le Tchad, la Centrafrique et la Guinée Equatoriale.

Né en 1972 au Tchad, dans la ville d’Abéché, au nord du pays, Abbas Mahamat Tolli est diplômé de l’Ecole nationale d’administration (ENA) de Paris en économie et finances publiques et, titulaire d’une maîtrise en administration des affaires de l’Université du Québec à Hull. Il intègre l’administration publique tchadienne où, par son travail, ses compétences et ses qualités personnelles, il connait une ascension professionnelle fulgurante.

En 2001, il est appelé pour servir au sein du ministère des Finances en tant que directeur des Douanes et droits indirects. En 2003, il assume la lourde charge de directeur du cabinet du président de la République du Tchad.

En 2005, à l’âge de 32 ans, il intègre le gouvernement de son pays en qualité de secrétaire d’Etat aux Finances. Puis, de 2006 à 2008, il occupe tour à tour les fonctions de ministre des Finances ; de l’Economie ; des Finances et du Plan ; enfin ministre des Finances et de l’informatique.

Muni de cette riche expérience sur le plan national axée sur les questions économiques, en 2008, il est appelé à intégrer pour le compte du Tchad, le tout nouveau gouvernement de la BEAC, pour y occuper la fonction de Secrétaire Général.

En 2012, la Communauté lui fait de nouveau appel. Il se voit tout d’abord confier les fonctions de secrétaire général de la Commission bancaire de l’Afrique Centrale (COBAC) ; ensuite, en 2015, il occupe le poste de président de la Banque de développement des Etats de l’Afrique Centrale (BDEAC). Depuis février 2017, Abbas Mahamat Tolli préside aux destinées de la Banque Centrale.

De notre envoyée spéciale à Yaoundé, Lopelle Mboussa Gassia

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