Afrique centrale : un taux de bancarisation inférieur à 10%

Lundi 21 Juillet 2014 - 18:32

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Comparativement à la Tunisie, qui possède un taux de bancarisation autour de 77%, et au Kenya avec environ 56%, pour ne citer que ces deux cas, la sous-région et la région subsaharienne connaissent un taux de moins de 10%

Le Forum économique Forbes Africa qui se tiendra à Brazzaville du 24 au 25 juillet va essayer de comprendre les contours de la question sur la bancarisation, à travers son thème principal : « Les défis de la bancarisation/construire le modèle africain ». En effet, cette rencontre d’experts et acteurs du secteur bancaire dans la capitale congolaise devrait montrer l’importance de s’intéresser au processus de bancarisation. L’ambition de Forbes est de contribuer à construire les conditions de la confiance et de l’innovation pour accéder à l’émergence de l’Afrique.

Selon Forbes, la bancarisation se présente comme une donnée caractéristique du développement d’un pays. Elle représente le pourcentage de la population ayant accès au service bancaire. Plus un pays est développé, plus il sera bancarisé.

La relation banque-client démarre au moment de l’ouverture d’un compte. Cette relation peut être physique comme virtuelle à travers une banque en ligne. L’objectif de la bancarisation est en rapport avec la fonction de la banque, qui joue le rôle d’intermédiaire, car elle met en relation les offreurs et les demandeurs. Du point de vue économique, globalement, la banque assure le financement de l’économie.

Comment expliquer le taux de bancarisation du Congo qui est autour de 5% ?

Selon certaines hypothèses, quatre raisons permettent d’expliquer ce faible taux. La première est liée à l’insuffisance de revenus. En effet, selon les données de la Banque mondiale, le taux de pauvreté du Congo était de 46,5% en 2011.

La deuxième raison est le poids de l’informel dans l’économie. Ce secteur occupe une grande place et la plupart des gens s’y retrouvent. Qui dit secteur informel dit revenu irrégulier. Surtout que les comptes bancaires sont assimilés aux fonctionnaires, aux salariés.

Une troisième raison concerne l’absence d’une disposition réglementaire qui fasse obligation à une banque d’ouvrir un compte à qui le souhaite. Ailleurs, avoir un compte n’est pas un luxe mais plutôt un droit.

La dernière explication porte sur l’absence d’une vraie culture bancaire. Mettre en relief les services qu’offre la banque s’inscrit dans une dynamique qui consiste à réduire au maximum la manipulation des billets dont la fabrication a un coût. Il est question de se tourner vers d’autres moyens pour faire circuler l’argent. Avec l’évolution du monde, les personnes n’ayant pas un compte bancaire risqueraient d’être délaissées.

Il revient donc à l’État, qui est le garant de l’intérêt général, de travailler de concert avec les banques pour la promotion de la bancarisation. Ceci, en favorisant les conditions de la libre concurrence pour les banques. Autrement dit, c’est à l’État de protéger le client et d’aider les banques à ne pas faire faillite.

Nancy France Loutoumba