Afrique du Sud : des Congolais victimes de la xénophobie

Mercredi 15 Avril 2015 - 19:30

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La situation est créée, selon la Ligue contre la corruption et la fraude, (Licof), par une déclaration incendiaire du chef coutumier de la tribu des Zoulous, dont les sujets tabassent des Africains originaires d’autres Etats, saccagent leurs propriétés, et surtout le petit commerce.

Dans un communiqué signé le 11 avril, la Ligue contre la corruption et la fraude, (Licof), a dénoncé « une impitoyable chasse à l’homme organisée une fois de plus par des Sud-africains, précisément dans la ville de Durban », visant les étrangers dont des Congolais.

Selon cette ONG, qui cite des radios périphériques, à la suite d’une déclaration incendiaire du chef coutumier de la tribu des Zoulous, autochtones de la province, ses sujets tabassent des Africains originaires d’autres Etats, saccagent leurs propriétés, et surtout le petit commerce. « On a encore déploré plusieurs morts par machettes, et d’autres brûlés vivants. Cette situation est pour le moins insupportable pour bien des étrangers africains qui ne savent ni se rendre au service, ni aller au marché s’approvisionner. Ce qui rend leurs conditions de vie totalement inhumaines, au grand mépris des normes internationales en matière d’immigration », est-il noté dans ce communiqué.

La Licof, qui a saisi cette occasion pour dénoncer la violation des droits de la personne humaine par des Africains, en l’occurrence des Zoulous, et ce sous le regard passif du gouvernement de Pretoria, a aussi déploré « le mutisme complet du pouvoir de Kinshasa, qui a pourtant l’obligation d’assurer la protection diplomatique de ses ressortissants, comme vient de faire le gouvernement de Malawi pour ses trois cents ressortissants, où qu’ils se trouvent, peu importe l’état des relations avec l’Etat violateur des droits de l’homme ».

Cette ONG interpelle à la fois les gouvernements sud-africain et congolais, « qui semblent tous les deux totalement oublieux de leurs obligations statutaires respectives en tant que puissances publiques de part et d’autre, ainsi que de leurs engagements vis-à-vis de la société mondiale, notamment en ce qui concerne leur adhésion à la Déclaration universelle des droits de l’homme de New York ».

La Licof recommande, par ailleurs, au gouvernement de la RDC de se montrer, cette fois-ci, « un peu plus actif en faisant voir à son homologue de Pretoria, les conséquences fâcheuses qui découleraient de cette sorte de hooliganisme des citoyens sud-africains avec impacts négatifs sur les relations bilatérales » entre les deux pays alors qu’au gouvernement de Pretoria, l’ONG a demandé de stopper les tueries surtout par le feu, immolation, lapidation, etc.), de rappeler à l’ordre, une bonne fois pour toutes, ses nationaux. Ceci aura comme conséquence, a-t-elle noté, de préserver la bonne image de la Nation arc-en-ciel en perspective du leadership que leur pays entend exercer dans l’Afrique toute entière.

Cette association exhorte, par conséquent, les Congolais vivant en Afrique du Sud à se comporter dignement pour éviter tout désagrément possible. Alors qu’elle a sollicité de la communauté internationale de considérer ces crimes commis en Afrique du Sud comme étant des crimes contre l’humanité et de sanctionner les autorités sud africaines pour négligence et complicité des actes commis et de prendre des mesures qui s’imposent pour protéger les civils victimes.

La Licof a rappelé que plusieurs Congolais furent déjà victimes de la colère des Sud-Africains par le passé. « Ils y avaient perdu non seulement beaucoup de leurs biens mais surtout la paix », est-il noté. L’ONG a également décelé cette absence de protection de la part des autorités nationales congolaises au moment du refoulement des centaines de milliers de ressortissants de la RDC au Congo-Brazza où des morts et des viols innombrables seraient enregistrés, sans qu’il y ait eu des représailles appropriées conformément au droit public international. « Et cette situation perdure car, on voit les Congolais venus de Brazzaville qui continuent à passer nuit à la belle étoile dehors, s’exposant ainsi à toutes sortes d’épidémies (maladies diarrhéiques, maladies sexuellement transmissibles à cause de la prostitution, la mendicité, etc.) sans que le gouvernement ne puisse leur venir en aide », a souligné la Licof.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo: une marche contre la xénophobie, en Afrique du sud.