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Afrique-Europe

Vendredi 4 Avril 2014 - 0:56

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Le quatrième sommet Afrique-Europe qui vient de se tenir à Bruxelles tiendra-t-il ses promesses en débouchant sur des engagements concrets, ou bien, comme ceux qui l’ont précédé, n’aura-t-il pas d’impact réel sur les relations entre les deux continents ? Il est difficile de le dire alors que s’achève tout juste cette nouvelle grand-messe à laquelle ont pris part les représentants de quatre-vingts pays, mais, comme il n’est pas interdit de rêver, essayons d’imaginer quels pourraient être ses effets dans le long terme.

Côté économique, en aidant le continent africain à construire les grandes infrastructures qui lui font aujourd’hui cruellement défaut, les pays du Vieux Continent participeraient de façon décisive à l’émergence d’un marché immense, le plus vaste de la planète à échéance de cinquante ans, émergence dont ils tireraient eux-mêmes de grands profits. Ils feraient alors d’une pierre deux coups puisque l’élévation du niveau de vie des populations africaines qui en découlerait résoudrait probablement le problème aujourd’hui insoluble de l’immigration sauvage qui menace l’Europe. Non seulement, en effet, les entreprises européennes verraient-elles s’ouvrir de nouveaux et grands débouchés, mais encore l’Europe tout entière parviendrait-elle à desserrer l’étau qui menace de l’étouffer en multipliant les crises sociales sur le territoire de plusieurs de ses membres, telles la France, l’Espagne ou l’Italie.

Côté sécurité, il est tout aussi clair que si l’Union européenne, au lieu de lorgner vers les pays de l’Est comme elle le fait depuis vingt ans au risque de se heurter de front avec la Russie, se décidait à aider l’Afrique dans la construction d’un système de sécurité collective, elle assurerait sa propre sécurité sur des bases plus solides. En laissant des régions immenses et désertiques telles que le Sahara ou le Sahel se transformer en zones de non-droit, elle risque, à brève échéance, d’être submergée par les trafics de tous ordres qu’engendre inévitablement le chaos politique. Dans cette affaire, contrairement aux apparences, c’est son sort qui se joue tout autant que celui des pays africains, et le temps apparaît chichement compté à ses dirigeants comme le montrent les désordres en cours dans le Mali, le sud de la Libye, le nord du Nigeria, le Soudan et, plus près encore de nous, la Centrafrique.

Ne pas s’en tenir aux bonnes intentions, tel est le défi que viennent de se lancer l’Afrique et l’Europe. Leurs dirigeants en ont-ils réellement conscience ?

Les Dépêches de Brazzaville

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