Afrique : le changement climatique augmente le risque de conflit selon la revue Science

Vendredi 14 Octobre 2016 - 12:33

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Selon une étude de la revue Science, le réchauffement climatique est un facteur de déstabilisation et d’augmentation des risques de guerre en Afrique subsaharienne.

La revue appelle les Etats du 21e siècle à lutter efficacement contre le réchauffement climatique, au cas où ils  auraient la volonté de réduire les risques de conflit dans le monde. Science s’appuie sur la raréfaction notamment des ressources rares comme  l'eau. Selon la revue, la hausse des températures a augmenté le risque de conflits de 11% en Afrique subsaharienne depuis 1980, estiment deux chercheurs de l'université Berkeley (Californie).

Si la tendance se poursuit, ce pourcentage pourrait atteindre 54% d'ici 2030 et coûter la vie à 394.000 personnes. Pour autant, ces chercheurs reconnaissent que les guerres en Afrique ont des causes multiples: tracés des frontières; rivalités de pouvoir; tensions ethniques et/ou religieuses... Mais le climat représenterait souvent un "facteur majeur'' sous-estimé par les analystes des Affaires étrangères.

Ces chercheurs parlent de 250 millions de déplacés climatiques en 2050. S’appuyant sur une centaine d'études sur les impacts du réchauffement climatique, ils soutiennent que la hausse des températures pourrait entraîner une réduction de la taille des récoltes de 20% d'ici 2050, une augmentation de la mortalité infantile ou des infections au VIH. Ce qui va créer des troubles sociaux, voire de l'instabilité politique dans un continent déjà assez instable et qui subit des affres de la sécheresse,  la désertification, la salinisation des sols…

Le changement climatique risque, en outre, de provoquer des migrations difficilement contrôlables. Un rapport des Nations unies de 2012 prédisait déjà 250 millions de déplacés climatiques dans le monde en 2050. Le rôle de l'Afrique dans le réchauffement climatique est pourtant mineur. Le continent africain n’est responsable que de 2,5% des émissions de carbone. Vu leur retard économique, les pays sont très vulnérables pour répondre aux défis posés par le réchauffement climatique.

Déjà en 2007, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, avait qualifié la guerre du Darfour de « première guerre climatique ». Elle avait été responsable de 300.000 morts et du déplacement de 2,5 millions  de personnes depuis 2003.

 

Noël Ndong

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