Afrique-Monde : vague de réactions aux écarts de langage de Donald Trump

Samedi 13 Janvier 2018 - 16:30

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Tout comme l’Union africaine, plusieurs pays du monde, institutions internationales et individualités ont vivement réagi contre les propos du président américain, Donald Trump, à l’encontre des nations africaines et de Haïti qu’il a qualifiés de « pays de merde » dans des propos relayés par les médias. 

La colère des pays africains s'illustre par des déclarations officielles, sur les réseaux sociaux et par des gestes diplomatiques.

Au Sénégal, le président Macky Sall s’est dit choqué et a condamné vigoureusement les propos de Trump : « L'Afrique et la race noire méritent le respect et la considération de tous... », écrit-il, un désaveu que le Sénégal a signifié à l'ambassadeur américain à Dakar.

Le Botswana a notamment annoncé avoir également convoqué l’ambassadeur des Etats-Unis pour lui faire part de son mécontentement. « Nous considérons que les propos de l’actuel président américain sont hautement irresponsables, répréhensibles et racistes », a estimé le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué.

A l'ONU, les ambassadeurs du groupe africain ont exigé le 12 janvier, dans un communiqué au langage très fort, « rétractation » et « excuses » au président américain Donald Trump.

 « Le groupe des ambassadeurs africains à l’ONU est extrêmement choqué et condamne fermement les remarques scandaleuses, racistes et xénophobes du président des Etats-Unis telles que rapportées par les médias », a déclaré la représentante du Ghana.

Le groupe s’est montré inquiet de la tendance continue et grandissante de l'administration américaine vis-à-vis de l'Afrique et des personnes d'origine africaine à dénigrer le continent et les gens de couleur. 

Au Soudan du Sud, le gouvernement, parle, par ailleurs, de « déclaration scandaleuse ». Quant au Togo, pays africain ayant soutenu la reconnaissance, par les Etats-Unis, de Jérusalem comme capitale, l'opposition a levé le ton et s’insurge contre la dérive verbale du chef de l’exécutif américain.

Au Haïti, la déclaration du président américain a immédiatement suscité l’indignation, la colère de la population qui, révoltée, a passé les insultes en créole ou en anglais à l’encontre de Donald Trump, sur les réseaux sociaux. Du côté officiel, le gouvernement haïtien condamne avec la plus grande fermeté ces « propos odieux et abjects » qui seraient le reflet d’une vision « simpliste et raciste ».

Racisme et hypocrisie

« Il s'agit de commentaires choquants et honteux de la part du président des États-Unis. Désolé, mais il n'y a pas d'autres mots que raciste », a déclaré le porte-parole du Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, Rupert Colville, lors d'un point de presse à Genève.

Membre du Congrès, le démocrate Luis Gutierrez a réagi en déclarant : « Nous pouvons dire maintenant avec 100 % de certitude que le président est un raciste qui ne partage pas les valeurs inscrites dans notre Constitution ». Le ton est le même du côté du sénateur démocrate Richard Blumenthal, qui a jugé les propos de Trump « de racisme latent. Le plus odieux et insidieux racisme qui se fait passer pour une politique d’immigration ».

Le représentant républicain de la Floride, Carlos Curbelo, a estimé qu’il n’était « acceptable dans aucune circonstance de dégrader, dénigrer ou de déshumaniser les migrants ».

En Afrique du Sud, le parti au pouvoir, le Congrès national africain, a qualifié les propos de Trump d’« extrêmement offensants » alors qu’Ateny Wek Ateny, porte-parole du président du Soudan du Sud, a qualifié ces déclarations de « scandaleuses».

Au Nigeria aussi, beaucoup ont écrit sur Twitter que leur pays était bien « un pays de merde », mais que c’est « notre pays de merde » et qu’il ne revient donc à personne d’autre le droit de le qualifier de la sorte.

Pour sa part, l’ancien ministre français de la Culture, Jacques Lang, a exprimé sur les réseaux sociaux « un cri de révolte ». Il n’a pas mâché les mots pour dénoncer en ces termes les propos tenus par Donald Trump.

 « J'ai envie qu'on dise dans le monde entier : "président de merde", comme un cri de ralliement contre ce personnage humiliant et offensant », a insisté le président de l'Institut du monde arabe, précisant que « ce qui m'a motivé, c'est d'entendre ce type chaque heure, chaque jour, dire n'importe quoi, insulter ».

Selon Jack Lang, Donald Trump est « un xénophobe et un raciste maladif.  C'est indigne de l'Amérique, grand pays de liberté, de grandes aventures d'émancipation ».

 

La Rédaction

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