Afrique : plus de cinq cents millions de personnes vivent sans identité officielle

Mardi 2 Octobre 2018 - 14:00

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Le continent africain abriterait plus de la moitié du milliard d'individus à travers le monde n’ayant pas d’identité officielle, selon la Banque mondiale.

D’après les données de l’institution, les ressortissants de l’Afrique subsaharienne représenteraient l’énorme majorité (494 millions d’individus) de la population sans preuve d’identité officielle. Dans les pays au sud du Sahara, près d’un Africain sur deux ne dispose pas de carte d’identité. L’enquête ID4D (Identification for development) - Findex 2017 indique également que « l’Afrique compte neuf pays sur dix parmi les quatre-vingt-dix-neuf […] qui affichent les taux de couverture les plus faibles en matière d’identité et sept des dix pays présentant les écarts les plus importants entre les hommes et les femmes ».

D’un autre côté, le Fonds des Nations unies pour l’enfance a indiqué que près des deux tiers des enfants africains, âgés de moins de 5 ans, n’ont pas de certificat de naissance. Selon les experts, cette situation exacerberait le manque d’accès d’une bonne partie de la population africaine aux services de santé, d’éducation et de financement. Elle entraînerait également des difficultés importantes dans la valorisation de leurs droits juridiques et politiques. Notons que près d’un milliard de dollars sont actuellement mobilisés pour promouvoir l’identification numérique dans trente pays, dont vingt-trois en Afrique.

Pour résorber le phénomène, il faudrait, annonce l’institution de Bretton Woods, mobiliser six milliards de dollars pour mettre en œuvre plusieurs initiatives (telles que l’ID4D) visant à mener de larges campagnes d’identification numérique et d’enregistrement des faits d’état civil à l’échelle du continent. Ceci devrait permettre d’améliorer l’inclusion financière, la gouvernance, l’intégration régionale et la promotion des investissements publics dans le capital humain via les programmes d’éducation et de protection sociale.

« Nous devons travailler de concert pour créer des systèmes d’identification numérique fiables et ne faisant pas d’exclus, à même de débloquer des opportunités économiques pour les personnes les plus vulnérables », a indiqué, à cet effet, Kristalina Georgieva, directrice générale de la Banque mondiale à l’occasion d’une réunion organisée en marge de l’Assemblée générale de l’ONU.

Josiane Mambou Loukoula

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