Agriculture : des milliers de demandes de financement en attente

Jeudi 6 Septembre 2018 - 16:45

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Le ministère de tutelle confirme avoir reçu exactement quatre mille dossiers mais il est difficile de les faire aboutir tant que les risques inhérents ne sont pas couverts par l’assurance en République démocratique du Congo (RDC).

Le défi paraît encore énorme pour arriver à relancer le secteur agricole dans un pays présenté à tort ou à raison comme un scandale agricole mais qui espère toujours atteindre l’autosuffisance alimentaire sans succès. Des dossiers de demande de financement s’accumulent sur la table du ministre de l’Agriculture qui n’a pas la possibilité de les faire aboutir, du moins pour l’instant. En début de ce mois de septembre, le ministère de l’Agriculture a engagé d’importantes discussions avec l’Autorité de régulation et de contrôle des assurances (Arca) sur la couverture des risques liés aux crédits agricoles. Le thème au centre des tractations plutôt fructueuses concernait justement l’importance des assurances dans la sécurisation des financements du secteur agricole.

Pour le gouvernement de la République, l’expertise de l’Arca est à mettre à contribution afin de déterminer les stratégies adéquates à adopter pour s’assurer que les bénéficiaires des crédits souscrivent aux assurances nécessaires à l’exécution de leur projet. Dans le vaste secteur de l’agriculture en RDC, l’une des grandes avancées est la constitution d’un fonds de près de cent vingt millions de dollars américains  en vue de stimuler la relance du secteur. Pour l’essentiel, il s’agit des efforts du gouvernement de la République, a-t-on appris. Entre-temps, l’on annonce déjà l’intensification des actions de sensibilisation et de vulgarisation sur le terrain. En les informant du bienfondé des assurances, l’idée est de pousser les bénéficiaires des crédits à mieux s’imprégner de leur importance et de leurs mécanismes. Selon le ministère de l’Agriculture, il s’agit d’un marché très juteux. Actuellement, il existe au moins mille cinq cents fermes actives sur l’étendue du territoire national.

De ces échanges entre le ministère de l’Agriculture et l’Arca, l’on apprend que l’Autorité de régulation va apporter l’accompagnement nécessaire à la prise en compte de la couverture des risques liés aux projets de développement du secteur agricole. Mais il y a tout de même une bonne nouvelle. Certaines sociétés d’assurance expertes dans les questions agricoles pourraient très bientôt obtenir leur agrément pour opérer dans le pays. Un effort est réalisé en ce moment pour vulgariser suffisamment la possibilité d’une couverture des risques par l’arrivée de ces sociétés d’assurance du reste très crédibles.

Tout le sens du défi pour le pays est d’arriver à faire accéder un grand nombre de petits exploitants agricoles à des produits d’assurance les mieux adaptées à leurs activités d’autant plus que ceux-ci font face à divers risques. Toutefois, en dehors des assurances et des investissements à attendre pour viabiliser le secteur agricole, il est important dès à présent que le gouvernement de la République réfléchisse sur d’autres canaux de financement. Il s'agit d’un secteur totalement libéralisé et qui devrait redonner du tonus à une croissance en panne depuis la crise des matières premières.     

Laurent Essolomwa

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