Agriculture : les zones humides de plus en plus menacées par l’accroissement démographique

Lundi 3 Février 2014 - 20:00

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À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides célébrée le 2 février, Henri Djombo, ministre de l’Économie forestière et du Développement durable, a fait une déclaration à Pointe-Noire au cours de laquelle il a réaffirmé l’importance des zones humides dans les activités agricoles tout en fustigeant les menaces qu’elles subissent du fait de l’action néfaste de l’homme

« Zones humides et agriculture, cultivons le partenariat » est le thème de la journée décrétée par les Nations unies pour mette en évidence les dites zones propices pour l’agriculture. Montrant l’importance des zones humides, Henri Djombo a déclaré : « Les zones humides ont présidé à l’épanouissement de nombreuses cultures importantes dans le monde entier. Elles constituent également des infrastructures naturelles précieuses pour l’agriculture, apportant un approvisionnement fiable en eau et en terres fertiles. Dans les régions arides, les zones humides assurent la production alimentaire, l’eau et le pâturage pour le bétail. De même, de nombreuses prairies humides sont également importantes pour la biodiversité et pour les fonctions hydrologiques ainsi que pour l’agriculture et les pêcheries en eau douce. »

Au Congo, a-t-il expliqué, le gouvernement a déjà inscrit à ce jour 10 sites d’importance internationale sur la liste Ramsar des zones humides, représentant 11.335.000 hectares, soit 33% de la superficie du territoire national. Parmi ces sites, on distingue différents types de zones humides, chacune ayant ses caractéristiques notamment : les marais herbeux que l’on trouve dans la vallée du Niari, de la Likouala et de la Cuvette et qui fournissent un vaste espace propice aux poissons et aux oiseaux d’eau ; les tourbières, présentes dans les zones forestières inondables notamment le long de l’Alima, la Motaba, la Libenga et la Ndeko, favorables à la pêche ; les mangroves dans la zone côtière ou zones de protection contre les érosions côtières et de nidation des espèces animales ; les étangs naturels et artificiels dans le Pool, la Sangha, la Likouala et la Cuvette destinés à l’aquaculture ; les lacs, les rivières et les marécages, disséminés sur l’étendue du territoire national qui préservent l’équilibre écologique naturel et sont des sources de produits halieutiques et d’approvisionnement en eau, mais aussi des zones favorables à l’agriculture et au maraichage et des moyens de communication.

« Malgré leur importance écologique, économique et sociale, les zones humides sont hélas, menacées par des demandes croissantes de terres et d’eau pour l’agriculture. Elles sont de plus en plus menacées par une croissance démographique accélérée et les initiatives de développement à grande échelle, visant à réduire la pauvreté et les effets des changements climatiques », a poursuivi Henri Djombo. Et le ministre de renchérir : « Les zones humides subissent de plus en plus les impacts des activités liées à la production des biocarburants, du fait de la demande en eau et de leur transformation à grande échelle pour leur production. »

« Dans la stratégie nationale de développement durable, une gestion parcimonieuse et responsable doit exister en zones humides dont l’impact sur les politiques de l’énergie, de l’eau, de l’alimentation n’est plus à démontrer », a conclu Henri Djombo.  

Hervé Brice Mampouya

Légendes et crédits photo : 

Le ministre Henri Djombo. Crédit photo"Adiac"