Agriculture : "Nisaba" injecte cinquante millions dans les pays du Sud

Mardi 10 Novembre 2015 - 12:30

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Spécialisé dans la chaîne de valeur agricole en Afrique subsaharienne, "Nisaba", l'appellation du nouveau fonds d’impact Investing, compte développer des investissements qui viennent en appui aux communautés à faibles revenus des pays en développement. Le projet est le fruit d’un partenariat entre Bamboo Finance et Louis Dreyfus Holding.

L’idée est d’arriver à rendre utilisable le capital long terme pour mieux développer les capacités techniques, promouvoir le développement d’un secteur plus équitable, favoriser l’innovation et améliorer la distribution de richesse aux fermiers et à leurs communautés. Sur ce point, il faut noter qu'un pays comme la RDC a des difficultés de plusieurs ordres. La plupart des banques et institutions n'ont pas l'expertise nécessaire pour développer des crédits dans le secteur agricole. Celles qui interviennent quand même choisissent d'intervenir en aval du projet, lorsque l'opérateur agricole s'apprête à écouler sa marchandise et que le risque est très réduit. Autrement, le secteur du reste très volatile et complexe ne jouit pas à ce jour d'un intérêt particulier des banques et institutions de microfinance opérant en RDC.

Selon les informations disponibles, Bamboo est une société de capital investissement qui s’est spécialisée dans les investissements dirigés vers les communautés à faibles revenus dans les pays en développement. Et son partenaire dans le nouveau projet, en l’occurrence Louis Dreyfus Holding (164 ans de présence dans la chaîne de valeurs au niveau du monde et particulièrement en Afrique), il a initié la "Louis Dreyfus Commodities", une entreprise qui assure véritablement un leadership dans la production, la transformation et le commerce des matières premières agricoles. Ses activités couvrent la chaîne des valeurs sur dix matières principales au Moyen-Orient et en Afrique avec des hubs principaux à Dubaï, Nairobi, Johannesburg et Accra.

Le projet répond ainsi à une inquiétude. En effet, la population mondiale est estimée à 2 milliards en 2050 et 330 millions d’Africains vont intégrer le marché de travail d’ici à 2025. Aussi l’investissement dans le secteur agricole participe-t-il non seulement à renforcer le rôle des privés dans la recherche des solutions durables à la pression démographique mais également à donner une chance à ces jeunes de trouver un emploi. Ceux-ci pourront profiter d’un marché en pleine expansion grâce à la disponibilité d'un financement très rare dans ce secteur. Il sera possible, par exemple, d’aider les PME à un meilleur accès aux données, à la formation, aux technologies de l’innovation et à la finance ainsi qu'à la gestion des risques. Il s’agit de relier les producteurs et les consommateurs finaux. Au-delà, le défi lancé permettra de soutenir les capacités techniques locales de manutention après-récolte ou d’examiner les solutions de transformation à valeur ajoutée et de conditionnement.

Cette initiative prouve à suffisance l’intérêt porté sur le secteur agricole dans une région qui dispose des potentialités quasi-inexploitées à ce jour. Depuis quelques années, en RDC par exemple, pays qui contribuera énormément à la croissance démographique mondiale, plusieurs politiques en cours d’exécution ont permis d’accentuer l’attention du monde financier sur les petites et moyennes entreprises. Pour sa part, "Nisaba" s’est engagé également à soutenir les PME évoluant justement sur toute la chaîne de valeur agricole en Afrique subsaharienne. Quant à l’enveloppe disponible, le sponsor du projet, en l’occurrence Louis Dreyfus Holding, compte investir jusqu’à 10 millions de dollars américains. En cas de réussite, ce modèle pourrait, on l'espère, susciter d'autres projets financés à des proportions plus importantes pour atteindre cette fois les PME en plus des petits producteurs familiaux.  Le projet "Nisaba" espère atteindre les cibles grâce à un vaste réseau d’expertises locales et l’accès à la finance et au savoir-faire en impact investing. C’est le pari d’une cogestion efficace des investissements du début à la fin de leur cycle.

Laurent Essolomwa

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