Agriculture : près de 2000 opportunités offertes aux privés

Jeudi 7 Novembre 2013 - 18:11

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimable

Le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Jean Chrysostome Vahamwiti Mukesyayira, l’a annoncé aux partenaires au développement et milieux des affaires dès le début du Business meeting qui se tient du 7 au 8 novembre au Grand hôtel Kinshasa.

 L’autorité a rappelé les potentialités agricoles de la RDC, encore à l’état intact. Invitées à prendre part à cette première grande réunion du genre dans l’histoire du pays, les délégations des onze provinces conduites, pour certaines, au plus haut niveau, par les gouverneurs de province, sont en train d’exposer leurs spécificités agricoles et les opportunités offertes aux exploitants agricoles. « La RDC va vous offrir près de 2000 opportunités d’investissements dans le secteur agricole que vous, chers investisseurs, allez découvrir à travers la diversité des onze provinces. Ces opportunités ne sont qu’un échantillon qui s’enrichira chaque jour. Elles seront placées sur le site du ministère de l’Agriculture, avec une actualisation permanente. Il y aura aussi un CD qui vous sera remis à la fin de ces travaux pour vous permettre d’être les premiers à faire le choix. Le gouvernement vous invite à faire votre déclaration d’engagement pour l’investissement agricole en RDC».

Pour cette première journée, plusieurs exposés et projections ont permis de comprendre les grands enjeux qui se jouent dans un secteur, certes, en perte de vitesse, mais qui demeure néanmoins une des pistes crédibles de relance de la croissance économique. En effet, depuis le dernier discours du président de la République, la RDC semble bien décider à gagner le pari de relever son agriculture, en y associant pleinement le secteur privé à travers un cadre des affaires propice au développement des investissements agricoles. Selon les statistiques fournies par la Banque centrale du Congo, le secteur agricole a vu sa contribution au PIB passée de 17% en 1970 à 66%, son pic en 1966, avant de redescendre à 30% en 2012. Sa contribution au budget de l’État est passée de 32% en 1969 à moins de 1% entre 2002 et 2012.

La même baisse est aussi enregistrée pour sa part dans les exportations et, paradoxalement, cette situation a davantage profité à l’explosion des importations. Une preuve de plus de l’insécurité alimentaire grandissante. Pour autant, la relance du secteur agricole ne va pas sans poser des questions de fond, notamment le déficit criant du budget public octroyé à l’agriculture, et l’aversion des banques à financer le secteur. L’on est effectivement passé de 26% entre les années 1969 et 1989 à seulement 5,6%, entre 2002 et 2012. La solution préconisée pour accéder au financement international est donc le Programme national d’investissement agricole capable d’aider le pays à capter 5,730 milliard de dollars US sur une période de huit ans, de 2013 à 2020.

 

Les objectifs visent à atteindre un taux de croissance annuelle de plus de 6% dans le secteur agricole, à réduire d’au moins 20% la faim, à créer le double des revenus actuels des producteurs, et à créer plus d’un million d’emplois. Au jour d’aujourd’hui, le pays ne peut se prévaloir que des financements de l’ordre de 2,046 milliards de dollars US, représentant les contributions budgétaires du gouvernement et les apports des partenaires traditionnels. En somme, le gouvernement est encore à la recherche de 63% des investissements voulus. D’où l’intérêt que comporte cette rencontre dans sa stratégie. Toutefois, le ministère de l’Agriculture a insisté sur le fait que sa démarche à travers le Business meeting ne vise pas à collecter des fonds en faveur de l’État congolais comme appui budgétaire, mais plutôt de stimuler le secteur privé à investir. Toute une gamme d’actions est ainsi mise en œuvre pour l'encourager à investir.

Laurent Essolomwa