Agriculture : un site de 70 000 hectares abritera le tout premier PAI

Mercredi 19 Février 2014 - 19:01

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Le projet « Parc agro-industriel » (PAI) sera érigé dans le Bandundu, à 250 km de Kinshasa, plus précisément à Bukanga-Lonzo dans le territoire de Kenge.

Dans sa vision initiale, le PAI à l’instar du Programme national d’investissement agricole est une stratégie affutée par le gouvernement pour ramener la croissance dans le secteur agricole, au moins 6% selon les projections établies et, surtout, mettre fin au cycle des importations. Au-delà, le PAI constitue une réponse durable au problème de sécurisation foncière. L’idée est aussi d’arriver à intégrer l’agriculture paysanne, mais aussi de créer une véritable synergie dans le monde des acteurs de terrain. Devant les participants réunis à une conférence sur l’agriculture africaine subsaharienne, rencontre organisée le 18 février par l’Association EMRC (European marketing relation center), le ministre congolais en charge du secteur, Jean Chrysostome Vahamwati, a expliqué les avancées enregistrées dans le processus d’érection des PAI. Le cas du Domaine agro-industriel de Nsele est souvent cité en exemple.

En effet, la gestion de ce géant agricole, bénéficiaire d’un investissement de 30 millions de dollars américains, est assurée par des privés. Conformément à la loi, les PAI relèvent de l’initiative privée, et l’État n’a pour rôle que d’assurer leur bon encadrement. À terme, il est prévu, grâce aux PAI, de mettre en place des fermes commerciales, des petites fermes et les grandes coopératives agricoles. Pour atteindre ces objectifs, le gouvernement mise sur des incitations tant douanières que fiscales, notamment les exonérations des taxes sur les intrants agricoles en vue d’attirer de nouveaux investissements.

Concrètement, la RDC a accordé des exonérations des droits et taxes à l’exportation. En plus, elle a réduit à 0,5% les redevances honoraires aux postes frontaliers. Le tout se passe aussi au niveau d’un seul guichet. Se voulant rassurant, le ministre de l’Agriculture a réitéré le refus du pays de revenir sur les politiques de nationalisation. Conformément à la loi, l’article 16 prévoit d’octroyer 51% des parts aux nationaux dans les entreprises du secteur. Cela n’a rien de préoccupant, a-t-il réagi, car les lois congolaises prévoient aussi une participation pour les nationaux dans des secteurs prioritaires, notamment les mines et les télécommunications à hauteur de 15%. Toutefois, les états généraux annoncés de l’agriculture et du développement rural seront un cadre approprié pour évoquer l’ensemble des questions brûlantes.

Laurent Essolomwa