Aide au développement : La Cour des comptes de l’UE prône plus d’exigence envers la RDC

Mardi 1 Octobre 2013 - 16:45

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La conclusion est contenue dans un rapport rendu public le 1er octobre par cette structure de l’Union européenne (UE).  

Selon Hans Gustav Wessberg, membre de la Cour des comptes de l’UE, s'il est vrai que le soutien de l’UE est motivé par les meilleures intentions et a permis d’obtenir un certain nombre de résultats, les progrès sont lents, variables et globalement limités. «Moins de la moitié des programmes examinés ont produit ou sont susceptibles de produire la plupart des résultats escomptés. Dans la plupart des cas, il est illusoire de supposer que la durabilité sera assurée», affirme-t-il. Selon le rapport si, en tant que l’un des principaux partenaires de la RDC en matière de développement et que défenseur de la bonne gouvernance et des droits de l’homme, l’UE entend continuer à soutenir la gouvernance en RDC, elle doit améliorer notablement l’efficacité de son aide. « À cet égard, la Commission doit être à la fois plus réaliste concernant ce qui peut être obtenu et la conception des programmes de l’UE, et plus exigeante envers les autorités congolaises lors du contrôle du respect de la conditionnalité et des engagements pris. »

Près d’1,9 milliard d’aide au développement

Le rapport rappelle que la bonne gouvernance est une valeur fondamentale de l’Europe et un élément-clé de la coopération au développement de l’UE avec les pays tiers. L’UE a versé à la RDC près de 1,9 milliard d’euros d’aide depuis la reprise de la coopération structurelle avec la RDC. Ce qui en fait l’un des partenaires les plus importants de la RDC dans le domaine du développement. L’audit, indique le communiqué, a porté sur l’efficacité du soutien au processus électoral, aux réformes de la justice, de la police et de la gestion des finances publiques, ainsi qu’au processus de décentralisation. « La Cour estime que le processus d’amélioration de la gouvernance en RDC prendra du temps. À l’instar d’autres partenaires en matière de développement, la Commission est confrontée à de sérieux obstacles qui compromettent les efforts qu'elle déploie pour contribuer à améliorer la gouvernance en RDC. Cependant, bien que la Commission ait une bonne connaissance des principales causes et conséquences de la fragilité de l’État en RDC, elle n’a pas suffisamment tenu compte de cette situation lors de la conception des programmes de l’UE », souligne le communiqué.

Dialogue politique efficace avec le gouvernement

À cet effet, souligne la Cour des comptes, pour optimiser les chances que les fonds de l’UE soient bien dépensés, l’UE doit veiller à ce que le financement soit étroitement lié à l’accord avec le pays partenaire sur les conditions, les objectifs et les risques du programme et fermement étayé par un dialogue politique efficace avec le gouvernement portant sur la définition et la mise en œuvre de politiques et de stratégies de réforme appropriées.« La Cour recommande à la Commission et au SEAE de revoir certains éléments de la stratégie de coopération de l’UE avec la RDC, de mieux évaluer les risques susceptibles de compromettre le bon déroulement des programmes, de fixer des objectifs qui soient réalisables au regard du contexte national et de renforcer le recours à la conditionnalité et au dialogue politique. »

Garantir une répartition équilibrée de l’aide

Dans ses recommandations la Cour estime notamment que la Commission et le Service européen pour l’action extérieure (SEAE) devraient mieux veiller à garantir une répartition équilibrée de l’aide entre les différentes provinces, en particulier les plus pauvres;  combiner le soutien au niveau central avec les programmes au niveau provincial établissant le lien entre la décentralisation politique et territoriale, d'une part, et l’amélioration des stratégies de gestion des ressources naturelles ainsi que la réhabilitation et le développement des infrastructures, d'autre part; reconsidérer le soutien de l’UE en faveur de l’amélioration de la gestion des ressources naturelles sur la base d’une évaluation exhaustive des besoins.

Patrick Kianimi

Légendes et crédits photo : 

Le logo de la Cour des comptes de l'UE