Algérie : Abdelkader Bensalah désigné président par intérim

Mardi 9 Avril 2019 - 19:02

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L'homme qui a dirigé la chambre haute du parlement algérien depuis dix-sept ans a été chargé par les parlementaires de l’Assemblée populaire nationale (chambre basse) et du Conseil de la nation de conduire le pays jusqu’à l’organisation prochaine des élections, une semaine après la démission forcée d’Abdelaziz Bouteflika.

Abdelkader Bensalah a été nommé en vertu de la Constitution, selon laquelle le président du Conseil de la nation assume les fonctions de chef d’État pour une durée de quatre-vingt-dix jours, notamment après que le parlement a confirmé la vacation du poste de président de la République. Durant cette période, une élection présidentielle, à laquelle le président par intérim ne sera pas candidat, doit être organisée.

Réagissant après sa désignation, Abdelkader Bensalah a dit qu’il veillera à l’application de la loi fondamentale du pays. « Je vais travailler à concrétiser les intérêts du peuple (…). C’est une grande responsabilité que m’impose la Constitution », a-t-il déclaré devant le parlement.

Le président par intérim est un homme qui  a une longue expérience. Il a occupé les fonctions de député, ambassadeur, haut fonctionnaire ministériel, sénateur, et a présidé les deux chambres du parlement.

Né le 24 novembre 1941 dans la région de Tlemcen, près de la frontière marocaine, Abdelkader Bensalah est un fidèle de son prédécesseur Abdelaziz Bouteflika. Des personnalités algériennes qui l’ont côtoyé le décrivent comme un homme souvent jovial, mais capable d’une grande sévérité.

Pour ce qui est de son long parcours, notons qu’Abdelkader Bensalah n’avait pas 18 ans quand il décida de rejoindre les rangs de l’Armée de libération nationale, qui combattait l’armée coloniale française depuis 1954.

Au moment de l’indépendance de l’Algérie en 1962, il obtient une bourse et part étudier le droit à Damas, avant de rentrer dans son pays où il intègre, en 1967, la rédaction du quotidien national arabophone El Chaab (Le peuple). En 1977, il est élu député après une carrière dans la presse d’Etat, notamment comme correspondant à l’étranger. Réélu deux fois, il préside pendant dix ans la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée populaire nationale.

Abdelkader Bensalah a été, par ailleurs, ambassadeur d’Algérie en Arabie saoudite de 1989 à 1993, puis porte-parole du ministère des Affaires étrangères. L’année suivante, soit en 1994, il est élu à la tête du Conseil national de transition, deuxième parlement transitoire mis sur pied pour pallier l’absence d’Assemblée après l’interruption des législatives de 1991-1992, que s’apprêtaient à remporter le Front islamique du salut. Et quatre ans plus tard, lorsque le Rassemblement national démocratique remporte les législatives, cela le propulse en tant que député réélu, à la présidence de la chambre basse du parlement.

Nommé par le chef de l’Etat en 2002, au titre du « tiers présidentiel », au Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah en prit la présidence. Et depuis lors, il a été systématiquement réélu tous les trois ans à ce poste qui lui confère la charge de l’intérim en cas de décès, démission, ou d’empêchement du président de la République du fait d’une maladie grave et durable. C’est grâce à cette position que cet homme, resté longtemps dans l’ombre, a finalement été propulsé à la tête de l’Etat algérien pour trois mois.

 

Nestor N'Gampoula

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