Allocution de Son Excellence Monsieur Denis Sassou N’Guesso, président de la République du Congo, à l’ouverture de la cérémonie marquant le vingt-cinquième anniversaire de la signature du Protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe

Mercredi 12 Février 2014 - 18:00

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Messieurs les Chefs et Très Chers Frères,

Messieurs les Représentants des Chefs d’État,

Maître Abdoulaye Wade, ancien Président de la République du Sénégal,

Madame et Messieurs les prix Nobel de la paix,

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et Chef de missions diplomatiques,

Distingués invités,

Mesdames et messieurs,

À Brazzaville, ici, il y a un peu plus de vingt-cinq ans, fut accompli un événement majeur pour l’Afrique et le monde. Un événement dont les protagonistes d’alors n’eurent pas tort d’en tirer une légitime fierté. Ils avaient gagné la paix.

C’était le 13 décembre 1988. Un grand jour ! Un beau jour ! Un jour mémorable au cours duquel fut, en réalité, scellé le destin de la nouvelle Afrique australe à travers un acte historique et fondateur : le Protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe.

Ce fut l’épilogue d’interminables et difficiles négociations entre l’Afrique du Sud, l’Angola et Cuba, sous la médiation des États-Unis d’Amérique et l’hospitalité active du Congo.

Le Protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe donna lieu aux Accords de New York du 22 décembre 1988, ouvrant ainsi la voie :

Au retrait des troupes cubaines de l’Angola, des troupes sud-africaines de la Namibie et du sud de l’Angola ;

À l’indépendance de la Namibie ;

À la libération de Nelson Mandela ;

Et à l’avènement d’une nouvelle Afrique du Sud, nation arc-en-ciel.

Le protocole de Brazzaville mit ainsi fin à une longue et douloureuse parenthèse faite d’amertume et de sang. Il permit que les héroïques peuples d’Afrique australe, les vaillants combattants de l’ANC, du MPLA et de la SWAPO soient récompensés de leurs sacrifices. L’odieux système d’apartheid et ses tentacules furent éradiqués.

Ce fut donc l’illustration la plus exemplaire du courage politique, celui des ennemis d’hier qui assumèrent le choix de la paix et de la réconciliation au milieu des passions les plus aveugles et des haines les plus viscérales.

Messieurs les Chefs et Très Chers Frères,

Distingués invités,

Mesdames et messieurs,

Tout comme la chute du mur de Berlin en Europe, le Protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe sonna le glas de la guerre froide. Il ouvrit la voie à une nouvelle ère riche de promesses et porteuse d’espérances. En cela, il est un acte exceptionnel, un acte sans pareil ayant marqué le triomphe de la lumière sur les ténèbres.

Nous sommes ici unis dans un même devoir de mémoire pour que l’oubli ne dissipe pas le souvenir.

Nous sommes ici pour réfléchir aux moyens devant permettre au monde, toujours en proie, un peu partout, à des conflits et à des chaos locaux, de faire de nouveaux bonds en avant vers plus de paix, plus de sécurité collective et plus de progrès.

L’Afrique, nous le savons tous, est au centre de toutes les attentions. Elle est au centre de toutes les convoitises. Sa croissance économique, sa jeunesse créative et si prometteuse, sa culture millénaire font de notre continent une nouvelle puissance émergente. Mais pour que cela soit durable, il faut une volonté politique forte et, surtout, condition sine qua non, il faut la paix !

Nous sommes ici, enfin, en ce jour historique du 11 février, date de la libération de Nelson Mandela, pour saluer sa mémoire immortelle et célébrer son destin unique.

Merci d’être venus vous joindre à nous pour célébrer la victoire de la justice et de la paix ; la victoire de la liberté et de la dignité.

Le 13 décembre 1988 ont été ouvertes les voies du bonheur, celles qui ont offert aux peuples d’Afrique australe tant d’heureuses possibilités que les générations futures ne connaîtront que par le témoignage de l’Histoire.

Puisse cette flamme ne jamais s’éteindre !

Vive le Protocole de Brazzaville sur la paix en Afrique australe !

Vive l’Afrique !

Je vous remercie.

Jocelyn Francis Wabout