Alternance au pouvoir : Moïse Moni Della plaide pour l’unité de l’opposition congolaise

Jeudi 10 Juillet 2014 - 18:00

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Pour le secrétaire général du RCDN, la cohésion des opposants les rendrait encore plus forts et réduirait les risques de tricherie lors des élections prochaines.

Au cours d’une interview accordée le 10 juillet aux Dépêches de Brazzaville, le secrétaire général du Rassemblement des Congolais démocrates nationalistes (RCDN), Moïse Moni Della, a noté la nécessité pour l’opposition de s’unir en vue de l’emporter lors des élections prévues pour 2016. Il a, par ailleurs, noté que c’est d’une unité dans la diversité que l’opposition a besoin en vue d’être encore plus forte et contrecarrer toutes les manœuvres qui pourront faciliter l’adversaire de tricher. « En 2011, la division de l’opposition à faciliter la tâche au pouvoir sortant en vue de tricher. C’est ce qui a fait que des personnes comme Andeka, qui n’ont pas battu campagne au Katanga, par exemple, y ont récolté des voix. C’était des votes de l’opposition qui leur ont été donnés, amenuisant ainsi ses chances de vaincre parce qu’émiettés », a-t-il expliqué, notant que cette unité est un impératif politique. Le jeu ne sera pas ouvert, a-t-il conseillé, il faut nous mettre ensemble. Pour Moni Della, il faut déjà se préparer aujourd’hui et il ne faut pas attendre le moment des élections pour s’organiser. « La tricherie ne se fait pas obligatoirement au moment des élections. Elle peut également se faire avant. Il est donc important pour nous de l’opposition de nous organiser dès maintenant déjà », a-t-il indiqué.

Le respect de la Constitution

 Moni Della a insisté sur le respect de la Constitution et sur la nécessité de ne pas modifier la mère de loi à la veille des élections. Il a appuyé sa conviction par les dernières déclarations de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cénco), qui est, selon lui, une organisation neutre et non partisane, mais qui compte, et des États-Unis d’Amérique qui ont relevé la volonté de la population congolaise sur le respect de la Constitution. « Le sous-secrétaire d’État américain l’a clairement noté que la position des États-Unis sur la situation en RDC et le respect de la Constitution congolaise ne souffrait d’aucune ambiguïté », a expliqué le secrétaire général du RCDN.

Pour Moïse Moni Della, la communauté internationale fait sa part et les Congolais doivent également faire la leur notamment en développant des attitudes qui poussent le pouvoir en place au respect des textes. Ici, il a notamment appelé l’opposition à des actions sur le terrain. Dans cette optique, il a annoncé l’organisation prochaine d’une marche dans le cadre de la campagne « Tu touches au 220, j’applique le 64 ».

Mais Moni Della regrette, par ailleurs, que le pouvoir développe des attitudes qui visent à bloquer certaines personnalités de l’opposition et les écarter de la course, notamment l’application sélective de la loi d’amnistie, qui n’a pas permis au président de son parti, Roger Lumbala, entre autres, de bénéficier de cette décision. « Il y a une nouvelle liste de deux cents bénéficiaires dont les membres du M23, que l’on a décidé d’afficher à l’ambassade de la RDC en Ouganda. Quoiqu'on ait signé la lettre d’engagement, le nom de Roger Lumbala n’y figure pas », a-t-il dénoncé.

La volonté du peuple

Pour Moni Della, le président Kabila devra suivre la volonté du peuple. Citant un article paru dans le numéro 2585 de Jeune Afrique, intitulé : RDC, la stratégie du félin, le secrétaire général du RCDN a rappelé au président congolais que ce sont les États-Unis qui ont soutenu l’avènement de son père, Mzee Laurent désiré Kabila au pouvoir dont il est une conséquence. « Il devra se méfier de certains conseils de ses proches et agir dans le sens des aspirations du peuple », a-t-il conseillé, en rappelant la fin de certains présidents qui ont voulu s’éterniser au pouvoir. « Il peut déjà mieux vivre avec ce qu’il a. Ces conseillers vont l’abandonner alors qu’il aura à faire avec le peuple congolais et l’histoire », a-t-il relevé.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Moni Della saluant Étienne Tshisekedi