Alternance en RDC : plusieurs organisations signent la charte du Collectif d’actions de la société civile

Mercredi 18 Juillet 2018 - 18:45

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Les structures signataires ont affirmé la volonté de fédérer leurs actions, leurs forces et leur engagement en vue du retour à l’ordre constitutionnel dans le pays.

Près d’une vingtaine d’organisations de la société civile de la République démocratique du Congo (RDC) et de mouvements citoyens ont signé la charte du Collectif d’actions de la société civile (Casc). La cérémonie solennelle a été organisée, le 18 juillet à Kinshasa, dans la salle Père Boka du Centre pour l’action sociale, dans la commune de Gombe.

Présentant la philosophie de ce texte et les motivations qui ont conduit à la création de cette plate-forme, le Dr Félix Musikiya a expliqué que le Casc est né à la suite de la lutte acharnée menée à Kinshasa et dans les provinces par les mouvements citoyens et les organisations de la société civile en vue de la sauvegarde de la Constitution et pour exiger son respect. « Il a paru important de pouvoir fédérer les forces au sein d’un regroupement visant à porter les aspirations légitimes des Congolais qui ne cessent d’exiger l’organisation des élections telle que prescrite par la Constitution congolaise », a-t-il dit. À l’en croire, le Casc constitue également une fédération de l’engagement des acteurs de la société civile pour l’avènement d’un État de droit en RDC.

Une plate-forme indépendante portant les aspirations des Congolais

Pour le Dr Félix Musikiya, le Casc, constitué depuis le 14 février 2017, n’a pas vocation à devenir une plate-forme politique électoraliste ou visant un quelconque positionnement de ses membres, celui-ci étant une plate-forme indépendante et citoyenne portant les avis et aspirations légitimes de la population congolaise dans son ensemble. Son objectif est donc le « retour de l’ordre constitutionnel par l’organisation des élections transparentes, libres, apaisées et un type de la gouvernance pacifiste au sommet de l’État pour l’instauration de l’État de droit en RDC ».

Le Casc est constitué pour une mission spécifique et se veut comme une réelle force de contestation pacifique et citoyenne dans la vie congolaise. Il ne peut, selon ses constituants, embrasser une autre mission sans l’accord préalable de ses membres. Ce regroupement, présent à travers toute l’étendue du territoire de la RDC, affirme avoir à son actif des actions d’envergure à caractère national réalisées notamment le 30 juin 2017, le 31 juillet 2017, etc., autour de sa principale mission qui est le retour à l’ordre constitutionnel.

Pour bien fonctionner et atteindre ses objectifs, cette plate-forme s’est dotée d’un cadre régissant son organisation, ses principes, sa mission et ses valeurs. C’est donc cette Charte qui a été signée par ces organisations et mouvements citoyens lors de la cérémonie organisée à Kinshasa.

Pour avoir une même idée sur la situation du pays et la lutte que ces mouvements sont appelés à mener, trois exposés ont été faits lors de cette cérémonie. Le secrétaire général de l’association Agir ensemble pour des élections transparentes, Gérard Bisambu, a fait un état des lieux du processus électoral en RDC. Pour lui, le pays ne connaîtra pas les élections en 2018. S’il y en a, a-t-il prédit, elles seront des élections malhonnêtes, de pire type et vont conduire le pays au déluge. Il a soutenu sa position par des faits concrets dont la mauvaise planification du calendrier électoral, les problèmes et les contradictions constatés dans la loi électorale qui, selon lui, prêchent contre la démocratie.

Me Roger Dinanga de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) a fait un bref aperçu sur la situation des droits de l’homme dans le pays. À en croire ce juriste, depuis 2015, son organisation a relevé des violations des droits de l’homme liées au processus électoral dont les auteurs sont des agents revêtus du pouvoir public et les victimes, la population qui prône un discours contraire et s’oppose au troisième mandat du chef de l’État, Joseph Kabila. Regrettant que les auteurs de ces actes bénéficient de promotion en grade, le chargé de protection et monitoring à l’Acaj a relevé que depuis 2015, plus de dix mille personnes sont arrêtées arbitrairement dans le pays et deux cents autres ont été tuées en rapport avec le processus électoral.

Le troisième intervenant, Roger Tamba de l’IGDPA,  a parlé du respect de la Constitution comme seul gage de la stabilité en RDC. Notant que le contexte congolais présentait beaucoup de risques d’instabilité due aux nombreuses violations de la Constitution, ce scientifique a martelé que la volonté du pouvoir en place de revenir aux fondamentaux de la loi était une réelle menace à la stabilité politique du pays. Dans une conférence de presse tenue après la signature de cette charte, les membres du Casc ont affirmé leur volonté de lutter pour le respect de la Constitution et se sont dit opposés au troisième mandat du président Joseph Kabila, selon les prescrits de la loi fondamentale. Ils ont également informé que leur regroupement était ouvert aux adhésions, dans le respect du criterium établi

Il est à signaler que les signataires de cette charte sont notamment l’Acaj, l’Aeta, les mouvements citoyens Cocorico RDC, Compte à rebours, Eccha, Ekoki, Il est temps, Forum citoyen, Femmes solidaires, Forum Miché, IDGPA, Lucha, Merou Développement, Peuple RDC, UJCC. Clôturant cette cérémonie, le président du conseil d’administration de Merou développement, Steve Makenga, a appelé à l’union de forces en vue d’atteindre les objectifs visés. À l’en croire, il était temps que les Congolais fusionnent leur engagement pour assurer la stabilité au pays.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photo 1: Des exposés lors de la cérémonie de signature de la charte du Casc/ Adiac Photo 2: Signature de la charte du Casc par le représentant du Peuple RDC/ Adiac

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